Qui regarde en Soi s’éveille. Mais que signifie réellement s’éveiller ? Et comment regarder en soi ? Et d’ailleurs, qu’est-ce que le Soi ?
Le Soi selon Jung
Carl Gustav Jung a défini deux termes particulièrement intéressants autant dans la psychanalyse que dans le développement personnel.
Le Moi et le Soi.
Le Moi est le cœur conscient de notre psyché. Il est l’essentiel de nos pensées, nos actes et nos paroles. Lorsque nous disons « Je suis… » C’est via le Moi que nous nous exprimons. C’est l’ensemble de nos données conscientes.
Le Soi est plus complexe et plus complet à la fois. Il est l’intégralité de notre psyché : le conscient et l’inconscient. Il contient toutes nos données psychiques, y compris les refoulements, les mémoires erronées, les croyances limitantes et leurs sources. Autant dire que lorsque nous travaillons sur nous, que nous sommes dans l’introspection, c’est bien entendu dans le Soi que cela se passe.
Le but du développement personnel – quelle que soit la pratique – est d’amener une transcendance. Autrement dit, d’amener les données inconscientes jusqu’à la conscience. C’est en grande partie pour cette raison que ce travail est long et souvent douloureux. Il fait revivre des émotions et des situations que nous avons, pour diverses raisons, occultées et enfouies au fond de nous.
Cela ne signifie pas que ces données disparaissent ! Bien au contraire. Elles continuent à être présentes et participent activement à ce que nous sommes et ce que nous faisons chaque jour.
L’éveil en Soi
Alors pour mieux se comprendre, il est essentiel de faire une plongée dans notre Soi. Pour continuer le parallèle avec Jung, nous savons qu’il a nommé selon des termes directement venus de l’alchimie trois œuvres :
- Au noir
- Au blanc
- Au rouge
Au sein du développement personnel, qu’est-ce que ça peut vouloir dire ?
L’œuvre au noir est l’ensemble des éléments négatifs de notre psyché. Énergétiquement, ce sont les Ki nocifs, les mémoires erronées et les croyances limitantes.
L’œuvre au blanc, c’est le phénomène de transcendance, mais aussi de sublimation. La sublimation est le fait de transformer les données négatives en positives.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »
– Antoine Lavoisier
C’est également le cas dans le développement personnel. Mais nous y reviendrons plus tard.
L’œuvre au rouge, enfin, est l’accès à l’individuation, c’est-à-dire l’acceptation pleine et entière de notre être pour être le plus optimal possible dans notre vie en tant que personne. Et j’ajouterais, en tant que héros de notre vie. Car c’est bien ce que nous sommes, tous.
Revenons-en à notre citation, très célèbre. C’est là tout le principe de l’éveil en Soi. Lorsque nous travaillons sur nous, au fil d’une certaine introspection, nous ne perdons rien et nous ne créons rien non plus.
Pas plus le professionnel que le consultant. Parce que le consultant, comme chacun d’entre nous, possède déjà toutes les clés en lui. Le rôle du professionnel est avant tout de lui rappeler ce pouvoir dont il dispose. Pouvoir de décision, de création dans sa vie, pouvoir d’évoluer.
En revanche, ce que réalise le consultant à l’aide du professionnel, c’est justement la transformation. La sublimation.
Il apprend, au fil du temps, à transformer ses données négatives – conscientes et inconscientes – en quelque chose de positif qu’il puisse utiliser.
C’est ainsi que l’éveil fonctionne. Lorsque nous prenons conscience de nos blocages et que nous atteignons sa source, là où il est ancré, nous pouvons nous éveiller. Nous comprenons et nous acceptons également. Et nous pouvons aussi pardonner.
Le pardon dans l’éveil
Le pardon est important, et même primordial dans la phase d’éveil. Il est libérateur. Or, c’est exactement de cela dont nous avons besoin pour vaincre nos blocages.
Pardonner à autrui, parfois. Pardonner aux situations, de temps en temps. Mais surtout et avant toute chose, se pardonner à soi-même !
Les blocages nous amènent souvent à une mauvaise estime de nous. Un regard négatif, voire destructeur sur nous. Et c’est précisément pour cela que nous devons nous pardonner. Nos réactions, nos actes, nos pensées envers nous-mêmes… Le pardon est une fleur qui s’épanouit lentement. Au fur et à mesure que notre pardon avance, qu’il devient de plus en plus sincère, nous apprenons à nous voir différemment et nous nous apercevrons bientôt que nous n’avons plus les mêmes comportements.
Vis-à-vis de nous, bien sûr, mais aussi vis-à-vis de tout ce qui nous entoure.
Certains exercices – de préférence encadrés par des professionnels, car ils peuvent être douloureux et difficiles à gérer – peuvent favoriser ce pardon :
- L’exercice du miroir,
- L’écriture auto-analytique (notamment les lettres de pardon),
- Le message à soi-même (une lettre, une vidéo dans laquelle nous exprimons ce que nous aimerions nous dire).
Certaines pratiques, dont la psychanalyse, la tarologie ou encore l’art thérapie peuvent favoriser cet éveil. Elles libèrent des données inconscientes qui peuvent enfin s’exprimer et donc, une fois entendues, devenir vraiment positives et bienveillantes.