Je rêve d'un monde uni

Citation Je suis peut-être un rêveur, mais j’espère qu’un jour le monde sera uni

Je suis peut-être un rêveur, mais j’espère qu’un jour le monde sera uni

« Oukraïna », c’est ce que mon oreille perçoit de la voix d’un Volodymyr Zelensky lorsque ce dernier évoque son pays l’Ukraine. Un clown, un Coluche porté par son public, son peuple, son destin , afin de parvenir à diriger son pays qu’il aime tant. Car il faut un amour inconditionnel, l’illumination du sens du devoir, des responsabilités, de l’abnégation, pour accepter de passer de son Univers, le rire, au sérieux de la fonction présidentielle. Comment ne pas être ému à la vision de ce visage de nouveau enfantin lorsque durant quelques secondes, il esquisse un sourire, le point levé, héroïque, sur l’écran géant des représentants de l’ONU qui l’observent. Cette fin de discours qu’il termine avec ces mots : « Gloire à l’Ukraine ! »

L’Ukraine… J’ai beau être un citoyen, un européen concerné, plutôt érudit, j’ai eu du mal à me remémorer exactement où se plaçait ce pays sur une carte, sa distance avec la France, la forme de ses frontières, ses pays voisins…

La dernière fois que je m’y étais intéressé, c’était en 1986, en Bavière, j’avais 13 ans lors de ce voyage scolaire, hébergé avec 2 copains dans une famille de jeunes habitants d’Augsbourg. Ce 27 Avril là, au réveil, un de mes copains alla dans la salle de bain se brosser les dents lorsque la mère de famille s’écria : «  Nein!!! » Après seulement quelques mois d’apprentissage de l’allemand, nous ne pouvions que constater l’affolement hystérique de cette jeune femme ne comprenant pas un mot de ce qu’elle tentait de nous dire à propos de l’eau qu’il ne fallait pas boire. Elle nous fournit alors des petites bouteilles d’eau minérale en nous accompagnant au point de rencontre du reste des voyageurs, baragouina quelques mots à notre prof d’allemand accompagnatrice, et lorsque nous lui demandâmes des explications, cette dernière nous prononça un autre nouveau mot tout aussi étrange : « Tchernobyl ! » l’Ukraine exista dans ma mémoire à ce moment-là, avec son nuage radioactif au-dessus de nos têtes pour définition…

Mais quel est donc ce pays ? Une partie du globe faisant exploser une catastrophe humaine qui laisse envisager une perspective de fin du monde tous les 36 ans ?…

En dehors de sa géographie, l’Ukraine était pour moi synonyme de jolies femmes, d’une équipe de foot vaillante le Dynamo Kiev, d’un joueur incroyable Andriy Chevtshenko et deux légendes de la boxe les frères Klitshko dorénavant symboles de la Résistance.

Depuis un mois, à travers les chaînes d’infos en continu je connais maintenant la carte de l’Ukraine par cœur lorsqu’elle apparaît de la même façon qu’une carte météo. À la différence que les soleils et nuages représentés normalement sont remplacés par des zones rouges de plus en plus grandes, les secteurs d’occupations de l’armée russe.

J’ai découvert que sa population vivait comme nous, à l’occidentale, par préférence, par choix délibéré, revendiqué, des gens qui vivait donc comme moi il y a 1 mois et dont la vie a basculé du jour au lendemain. Ce fut visiblement ce choix de civilisation qui sera considéré comme inconcevable, dangereux, motif de déclenchement d’une guerre, d’une invasion meurtrière dans l’idée de raccrocher ce pays dans le giron de « l’Est ».

Et si comme eux demain, je devais fuir ma maison, conduire ma compagne, nos enfants jusqu’à une frontière refuge ? Les laisser avec pour seule certitude qu’ils seront plus en sécurité dans un pays en paix et revenir sur mes pas, me battre pour libérer mon pays, mobilisé ou Résistant, sans promesse de victoire, de survie ?

J’ose imaginer cette situation si cette guerre dure trop longtemps, qu’elle s’aggrave en finissant par se répandre sur le reste de l’Europe…

La guerre, la Résistance, j’en avais entendu parler par mes grands-parents, d’un grand-père soldat, d’un autre Résistant durant la seconde guerre mondiale. Je me souviens même de mon arrière grand-mère qui me parlait de la Grande Guerre, me narrant le vécu de son petit bonhomme de mari qui revint des tranchées, gazé et mutilé, à la ferme pour en mourir quelques mois plus tard lui laissant pour destin celui d’une jeune veuve devant gérer seule le domaine avec ses 3 enfants. Malgré leurs histoires, leurs anecdotes sur l’horreur de cette guerre, ils concluaient toujours avec cette phrase rassurante : «  Enfin bon…C’est fini tout ça et heureusement ! Heureusement aussi qu’il y avait De Gaulle et les Américains ! Mais on a fait ce qu’il fallait, on peut être tranquille maintenant ! Vous les jeunes, vous ne connaîtrez jamais ça, et tant mieux! »

Face à autant de certitude, de sincérité, ce que j’ai pu les croire…

Ce que j’ai pu être naïf!

D’ailleurs n’est-ce pas cette naïveté occidentale qui nous est reprochée, à nous « la population de l’Ouest » ?

Celle faisant qu’au regard de l’histoire passée, nous avons appris, compris ?

Qu’il est de loin préférable de conserver le dialogue, la communication plutôt que de s’entre-tuer pour un point de vue, un mode de vie, pour la liberté, l’égalité, la fraternité ?

Préférer l’amitié au racisme ? Préférer l’amour à la guerre ?

L’Est ne doit pas se tromper, car cette sous-estimation, cette vision fausse d’Occident décadent, n’impliquera jamais que sa population se laissera abattre naïvement. Qu’elle ne prendra pas les armes en raison de ces mêmes valeurs, de cette même fausse naïveté trahie, en raison de son histoire et saura toujours reprendre les armes pour se défendre, à l’identique du peuple ukrainien aujourd’hui, à l’identique de mes grands-parents.

Quels seront les jours à venir ? Que sera demain ?…

Ce qui est certain, c’est que ma part de « naïveté », de paisible innocence aura été violée par 2 fois : la première fois en ayant pensé à un monde meilleur post-covid, n’étant toujours pas sortis de cette maladie. La seconde, de m’être imaginé en même temps, que l’humanité dans son ensemble, par sa communication instantanée à travers le globe, son passé et son présent lourds de guerres ne tendraient plus qu’à vivre dans une paix durable sans avoir à ajouter de l’horreur à la maladie.

J’ai été jusqu’à me sentir honteux, inutile, voire irresponsable, à me voir comme maintenant assis dans mon petit fauteuil, à jongler avec les mots, les faire danser avec émotion, plaisir, joie, écrire un article, sortir un premier roman… Que cela peut paraître dérisoire !…

Puis après plusieurs jours, je me suis repris :

« Je n’ai pas tord ! Je crois en la Paix, je crois en l’Amour, je ne suis pas celui qui déclenche une guerre ! Cet homme de l’Est est en fait un être humain comme moi dont la vie a la même valeur !? Alors au fond, qui est le plus con de nous deux ? Qui se trompe ? Celui qui est libre, qui vit, qui aime, qui rit, qui jouit de la paix ou celui qui se renferme dans de fausses certitudes, dominé par la haine et la rancœur, jouissant de la guerre? »

Par mon écriture, j’espère amener mes lecteurs à la réflexion, à la détente, à la rêverie, au voyage.

Lui, par la sienne, on n’ y perçoit que la propagande…

Pourtant, est-ce si compliqué de réfléchir au fait que l’humanité vient bien d’un seul et même endroit ?

Que nos couleurs de peau et notre façon de vivre proviennent du lieu ou ensuite chacun a suivi son parcours pour s’y installer ?

De penser que l’homme est une seule et unique espèce avec des caractéristiques différentes selon les endroits du globe où il habite, car il s’est adapté tout en restant un homme au même titre que les autres sans être plus ci ou moins ça ?

Est-ce si compliqué de vouloir préserver son espèce par le respect de la nature et de la paix ?

Est-ce si compliqué de comprendre que nous sommes tous des enfants de notre Mère Nature ? Que la combattre sera vain ?

Que si nous n’avons toujours pas compris que ce trésor en nous que l’on appelle « l’Amour » n’est pas utilisé, n’est pas le passage obligé entre notre cœur, notre esprit, nos pensées, nos actes, c’est à ce moment précis que nous ne sommes plus des Hommes ?

Qu’il n’y a que ce moyen pour vivre heureux en donnant du sens à la vie ?…

Cette démonstration semble être compliquée pour au moins un type en Russie, dommage qu’il n’y ait personne pour lui expliquer. Lui dire aussi que le pouvoir ne sert à rien, car nous sommes tous égaux, que l’argent n’est que du papier comme celui que j’utilise pour écrire, espérant en faire un meilleur usage, restant fier de ma naïveté…

« you may say I’m a dreamer, but I’m not the only one. I hope some day, you’ll join us and the World will be as one… »
– John Lennon, « Imagine »

Ylan Corso.

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