Une enfance difficile ne te condamne pas à être malheureux à vie

Citation Comment renaître après une enfance difficile ?

Comment renaître après une enfance difficile ?

On dit que les épreuves sont des cadeaux mal emballés. Avec le temps, tu sauras que les épreuves que tu as vécues n’auront pas été vaines. Il n’est pas de déterminisme. Avoir eu une enfance difficile ne te condamne pas à être malheureux à vie. Je dirais même qu’une enfance malheureuse t’offre la possibilité de renaître dans ta vie d’aujourd’hui.

Quand tu as connu le chaos familial, des conditions extérieures toujours sur le point d’être bouleversées, tu découvres que le seul véritable bonheur ne dépend que de toi. C’est toi qui crées et écris ta joie.

Certes, tu es le fruit d’un arbre généalogique – y compris si les racines de celui-ci sont pourries. Tu portes inconsciemment l’héritage de ta lignée. Pourtant, c’est toi qui es à la cime de l’arbre de ta vie. Pourquoi ? Parce que tu t’enracines dans tes expériences – les bonnes comme les mauvaises – et que tu puises ta vitalité dans la sève de ton désir à les métamorphoser. Avant tout, il y a toi. Tu es la majuscule de la ligne de ta vie. Tu es le commencement de la lignée de ta destinée que tu peux déplacer, retracer, redessiner à ton gré.

Telle est la visée qui se dégage de cet Épilogue qui a suivi la longue période d’écriture du livre de mon adolescence quand, jour après jour, je donnais rendez-vous à cette adolescente blessée dont j’ai fait ma plus fidèle amie, mon accompagnatrice d’existence, ma partenaire de créativité tant sa capacité de résilience m’a paru grande :

« Maintenant que tu as écrit sur sa vie, tu sens que ton œuvre est achevée. Tu es heureuse de l’avoir retrouvée et curieuse de découvrir cette autre Toi-Même que tu es devenue au fil de vos rendez-vous d’écriture.

Bien que tu sois différente, il y a une part en toi qui n’a pas changé parce qu’en écrivant, tu la rejoins et tu la comprends. Ensemble, vous marchez jusqu’à la fin de ta vie.

Tu as accueilli inconditionnellement l’arc-en-ciel de ses éclats de rire à travers ses larmes. Tu as expérimenté cette différence dont elle a souffert – être laissée à l’écart de tous les clans. Tu gardes trace de la douleur qui a marqué sa chair et son âme. Tu es la seule à avoir saisi qui elle était vraiment et dans l’attention que tu lui as portée, tu as gagné la connaissance d’une vérité plus profonde qui demeurait en toi depuis toujours, n’attendant que ta reconnaissance.

Elle, l’adolescente brimée qui rêvait de liberté. Toi, l’orpheline. Tu as renoué dans ta solitude avec son ineffable désir d’être libre. 

Elle t’écrit encore dans ce dernier chapitre :

– Sois libre pour moi qui ai tant manqué de liberté ! Libre de t’élancer dans le blanc des jours et de nager dans le vent ! Tu as tellement rêvé de cette liberté qu’elle est là aujourd’hui. Je t’ai fait devenir la femme que tu es. À présent, tu peux t’appuyer sur moi !

Tu le sais. Tu as suivi sa main écrivant dans la chambre solitaire. Et en écrivant un livre sur sa vie d’adolescente, tu as dansé sur les lignes de ses journaux intimes. Aujourd’hui, alors que tu mets un point final à son histoire, vos deux écritures se confondent.

On ne distingue plus l’une de l’autre. Le fil de l’encre vous relie toutes les deux comme un cordon de naissance. Bien sûr, tu es la mère de cette adolescente que tu as consolée et réhabilitée par ce récit. Mais elle est aussi cette mère instinctive qui protège ton plaisir en l’éloignant des exigences d’autrui. La longue écriture de la vie de cette adolescente que tu fus t’a permis de dessiner des frontières solides autour de ton pays intérieur en te donnant la force d’affirmer au monde que Tu es Elle, qu’Elle est Toi. 

Tu peux te tenir debout, à présent, ferme, droite et digne. Et en l’embrassant, prendre la vie à bras-le-corps. Tu hérites d’autant plus d’une assise solide sur cette terre qu’elle a cessé de rentrer les épaules et qu’elle te sourit :

– Ensemble, nous irons loin !

Certes, pour que tu deviennes femme, l’adolescente que tu as été est descendue de cette famille qui t’a semblé à maintes reprises être un arbre sans racines. Mais en retrouvant le frêle filet de sa voix qui persistait à tracer son chemin au milieu du silence, tu es allée au-delà de la lignée communément inscrite sur l’arbre généalogique car tu t’es placée à l’origine de ta propre lignée. N’es-tu pas Toi avant tout, suivant l’ondoyante ligne sur laquelle tu écris désormais ta vie ? Tu as créé tes racines par la lente traversée des feuilles de ton carnet. Tu es devenue l’arbre à la haute cime. 

À l’origine, il y a Toi. Et il y aura toujours Toi. Tu peux donc faire confiance au ciel et à la terre. Tu es le point d’où part ton chemin.

Redeviens cette adolescente qui marche bras ouverts, dans le soleil d’un matin de printemps et qui suit en chancelant légèrement, telle une funambule fragile, la ligne d’un trottoir de ville.

Tu écriras toujours pour elle comme elle a écrit dans l’espoir d’être comprise par la femme que tu es aujourd’hui.

Ainsi, l’œuvre est accomplie. Le silence n’aura pas eu le dernier mot. 

Et tandis que la lumière gagne la chaise, tu t’en vas avec elle.

Vous avez laissé le cahier ouvert.

Ce n’est pas un oubli. »

Extrait de mon livre : Quand l’enfance m’a quittée

Géraldine Andrée Muller
Pour découvrir mon travail biographique et thérapeutique, rendez-vous sur mon site : L’Encre au fil des jours

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