Si Dieu était une femme, imagine !
Si une femme – n’importe laquelle, qui contemplerait les étincelles
des décorations de Noël dans les vitrines –
était Dieu,
elle t’applaudirait avec les mille cymbales du soleil,
lorsque tu te déhancherais
sur le sentier sauvage
qui mène à la mer ;
elle te soufflerait
de devenir aussi légère
que le murmure de dentelle
du vent ;
elle inviterait la lumière
à tournoyer autour
des volants de ta jupe
courte ;
elle t’encouragerait à faire
tes premiers pas
en talons hauts
sur la piste de danse ;
elle te désignerait,
parmi la palette de toutes les couleurs possibles,
celle qui étoilerait
tes yeux ;
elle t’offrirait des robes célestes,
des écharpes de joie, des soutiens-gorges
de velours rouge
comme le plumage du rouge-gorge,
en ouvrant son profond porte-monnaie
de princesse :
» Laisse !
C’est pour moi ! » ;
elle sèmerait sur la longue allée
de ton poème des paillettes bleues
pour tous les mots
à venir ;
elle allumerait l’astre
que tu n’attendais plus
dans le point
final
de l’histoire
de tes peines
qui perle encore
sur la page ;
elle t’inciterait à choisir
cette chambre tout au Sud,
avec bains moussants
et draps de luxe, en plus…
À chacune de tes décisions
prises dans la solitude,
elle t’approuverait
de son amitié inconditionnelle :
» Tu as parfaitement le droit ! »
Et d’un seul signe du doigt,
elle affirmerait
que tu es vraiment Toi,
c’est-à-dire
Poésie et Volupté,
Liberté
et Santé…
Si Dieu était une femme,
tu récolterais
tous les éclats
de son rire,
car l’évidence t’apparaîtrait
aussi clairement
que le ciel
d’une belle matinée :
Dieu est bel et bien une femme
puisque tu as reconnu
en sa douce force
ton âme
et que tu es devenue
TA DIVINITÉ !
Géraldine