Relations toxiques

Citation Parents pervers narcissiques… Parents toxiques?

Parents pervers narcissiques… Parents toxiques?

Le parent manipulateur pervers narcissique est une forme de toxicité parentale extrême. Cette forme de parentalité est pour beaucoup d’entre nous inconcevable, car nous ne sommes pas programmés pour envisager la cruauté, la méchanceté lorsqu’elle concerne des enfants. Si vous n’avez jamais été confronté à ce type de personnalité, cette chronique vous semblera au mieux invraisemblable. Car comment un parent peut-il être à ce point égocentré et tout ramener à lui. Comment un parent peut-il nier, dénigrer, minimiser les besoins de son enfant pour faire passer son intérêt en priorité ? Impensable pour une grande majorité[i]d’entre nous.

Pourquoi le parent (père/mère) manipulateur est-il toxique ?

Il dénie à ses enfants toute identité propre, ses enfants sont ses objets. Il ne tient pas compte de leurs besoins. Il peut aller jusqu’à les mettre en danger et la perversion narcissique se combine bien avec un syndrome de Münchhausen par procuration. Il est insensible à la souffrance qu’il génère par la violence psychologique, verbale, physique. Il est maltraitant car il expose ses enfants à des comportements violents. Il fait subir ses mêmes violences à ses enfants. Ils se servent de leurs enfants pour se rassurer et accroître leur narcissisme.

Pour se construire une bonne estime de soi et une identité propre, les enfants ont besoin de s’appuyer sur 5 piliers. La sécurité physique, émotionnelle, mentale ; le sentiment d’individualité et identité ; le sens de l’affiliation et le sentiment d’appartenance, la confiance en ses compétences ; la possibilité de se projeter dans un objectif et des responsabilités.

Le parent manipulateur pervers narcissique par ses comportements sabotera la construction de ces 5 piliers.

La sécurité physique, émotionnelle et mentale

L’enfant d’un manipulateur pervers narcissique ne pourra pas construire un lien d’attachement sécurisant avec ses parents et donc son sentiment de sécurité ne sera pas suffisant pour étayer son estime personnelle.

Comme le parent pervers narcissique est égocentré, celui-ci répondra aux besoins de l’enfant (manger, dormir, recevoir de l’attention, câliner…) de façon imprévisible, en fonction de son humeur, sans cohérence, sans logique. De plus, l’autre parent est souvent dans une disponibilité émotionnelle limitée, car le parent pervers narcissique accapare son attention, dénigre ses compétences parentales de telle façon qu’il ne se fait plus confiance. Et répond, lui aussi, aux besoins de l’enfant de manière inadaptée. À cela s’ajoute l’exposition à la violence[ii]. Celle-ci laisse des traces dans le développement psycho-affectif. Ces enfants grandissent dans l’inquiétude et l’insécurité.

L’enfant rencontre la même insécurité au niveau émotionnel. Comme le parent pervers narcissique est dépourvu d’affect, il est insensible à la souffrance, à la douleur de ses enfants.

Il est incapable d’empathie et d’émotion, il n’a pas d’amour pour l’enfant, celui-ci est un sujet qui lui appartient. Ce parent déniera systématiquement les ressentis émotionnels. Les enfants finissent par se couper totalement de leur émotionnel et par ne plus avoir qu’un discours fonctionnel qu’ils accompagnent d’un visage figé « de tout va bien ».

Le parent pervers narcissique est « le champion » du flou, de la confusion mentale. Avec lui, rien n’est sûr, les règles sont fluctuantes et incompréhensibles. De plus, lorsqu’à l’adolescence, il aura l’outrecuidance de demander des explications, il sera sévèrement rabroué.

L’enfant ne trouvant pas de sens, il se tiendra pour responsable de cette violence, de ces maltraitances. Il se construit alors sur la base qu’il est « mauvais » et qu’il mérite les insultes, les humiliations, les dénigrements… ce qui entraîne une perte de confiance et d’estime de soi.

Les enfants ne sont pas capables de remettre l’amour de leurs parents en question. Pourtant l’amour inconditionnel d’un parent pervers narcissique pour son enfant n’existe pas! Tout au plus, il y a une forme conditionnelle, si l’enfant correspond aux critères d’exigence du parent.

Si l’autre parent tolère la relation, l’enfant interprète celle-ci comme normale et donc supportable.

Sentiment d’identité et d’individualité

Un parent manipulateur pervers narcissique se projette sur son enfant, il ne l’accepte pas tel qu’il est. Son enfant n’a d’intérêt que s’il peut en faire un objet de jouissance. S’il ne correspond pas à l’image souhaitée. Il sera rejeté, brimé, humilié… pour inhiber chez lui toute pensée critique.

L’enfant est une pièce rapportée, il n’a aucun droit, il ne pourra manifester aucune velléité d’indépendance dans ses choix, ses désirs… Pour ne pas être rejetés, certains enfants refusent de faire des choix, aussi anodins soient-ils. Ils se cachent derrière cette formule qui résume leur soumission « je ne sais pas, choisis-toi ».

Par l’intimidation, l’humiliation, l’insulte, la peur… le parent s’arroge un pouvoir majeur sur l’identité, la vie de l’enfant.

Sentiment d’appartenance

Le parent pervers narcissique isole pour mieux contrôler, ainsi il divise la fratrie par la comparaison, en entretenant et en alimentant les dissensions. Il isole aussi les membres de la famille vis-à-vis de l’extérieur. Les copains ne sont jamais les bienvenus, à l’adolescence les petits amis et petites amies ne sont jamais assez bien… et il ne se privera pas de faire des remarques désobligeantes et gênantes. S’il fait bonne figure en société, il ne favorise pas les activités familiales et sociales de ses enfants. Il a besoin de contrôler et d’isoler. Comme cette maman qui contraint par la menace et la culpabilité son fils de 7 ans à passer sa pause à côté d’elle, alors qu’il souhaite jouer avec les autres enfants.

Le sentiment de compétence

Voilà un sentiment que l’enfant aura beaucoup de mal à construire, le parent pervers narcissique s’attribuant les réussites « Il a réussi grâce à moi », comme les qualités de son enfant « c’est MON fils ». Par contre, les échecs ne lui sont jamais attribuables et il ne soutiendra pas l’enfant dans les difficultés qu’il rencontre, au contraire « je t’avais bien dit que tu étais incapable ». De plus, l’enfant se voit systématiquement confronté à une double contrainte « réussir pour correspondre à l’idéal parental, mais surtout ne pas supplanter le parent ». Sous-entendu pour l’enfant « tu me dois ce que tu es, je suis le meilleur ! »

Souvent, il est le bourreau de ses enfants. Il peut les soumettre à des entraînements, des exercices inhumains. Comme, cette fillette de 6 ans, que son père contraint à apprendre la guitare jusqu’à l’épuisement (5 à 6 heures par jour) et malgré ses doigts en sang.

Le sentiment d’avoir des buts et des responsabilités

L’enfant d’un manipulateur pervers narcissique ne peut pas apprendre la relation de cause à effet, puisque son parent rejette systématiquement la responsabilité sur les autres. C’est aussi un parent qui culpabilise son entourage et ses enfants sur base des principes moraux qu’il ne respecte pas lui-même. L’enfant sera constamment mis en échec et en danger. L’enfant n’aura jamais de responsabilité en rapport avec son âge, comme ce garçonnet de 4 ans confié à la surveillance de sa sœur de 7 ans au bord de la piscine familiale ( ils ne savent pas nager ! )

C’est un parent qui n’autorise pas l’autonomie de son enfant puisque celui-ci lui est redevable de sa vie.

Ces manifestations de la toute-puissance du parent provoqueront chez les enfants de forts sentiments de colère et de rage, mais aussi des manifestations de dégoût.

Les traumatismes répétés et chroniques que subissent les enfants de parents manipulateurs pervers narcissiques vont bien au-delà de la symptomatologie post-traumatique classique et il est difficile pour eux de sortir de l’emprise de ce parent même lorsqu’ils sont devenus adultes.

[i]  Selon les sources les manipulateurs pervers narcissiques représenteraient entre 6 et 10% de la population.

[ii]  L’exposition à la violence est le fait de ne pas subir de violence directement, mais de voir, entendre, constater la violence qui a été exercée sur un parent. Rapport d’étude Observatoire de l’enfance en danger, 2012.

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