Bien sûr, je pourrais écrire tout un livre sur l’écriture d’un livre. Mais comme tu es peut-être pressé de te lancer, je pare au plus pressé et je te donne donc ici sept conseils pour bien commencer.
- Ne change pas ta vie pour te mettre à écrire. Sinon, tu seras beaucoup plus occupé à transformer tes conditions matérielles qu’à t’asseoir exclusivement à ta table, avec ton stylo et tes feuilles.
- N’attends pas que ta vie soit bien rangée pour entamer ton projet. Écris là où tu es, au milieu des miettes, du linge qui attend d’être plié ou tandis que l’eau bout dans la casserole. Intègre ton livre à ta vie. Comment ? En faisant en sorte que ce ne soit pas ton écriture qui s’adapte à la vie, mais la vie qui s’adapte à ton écriture.
- Pour cela, donne-toi des rendez-vous comme si tu t’offrais des rencontres régulières avec ton ami le plus fidèle. Un livre ne s’écrit pas en une-fois-c’est-bon. Un livre s’écrit sur la longueur, en de multiples fois. Un travail hebdomadaire mène toujours à l’accomplissement. Fixe dans ton agenda une heure et un jour qui resteront les mêmes: Vendredi à 14h, écriture de mon roman. Si un cas de force majeure cause l’ajournement de ton rendez-vous, établis un autre jour. La carie dentaire, l’enfant malade ou la fuite de robinet ne sauraient avoir raison de ton rêve !
- Considère l’écriture de ton livre comme un voyage composé de plusieurs haltes avant de te mener à la destination finale. Aussi, attribue à chaque séance d’écriture une petite destination. Voilà, je dois arriver à la chambre rose aujourd’hui. Quels paysages sensoriels, émotionnels vais-je traverser ? Quels sont les événements, les coïncidences qui s’apprêtent à surgir sur ma route ?
- Lorsqu’on part pour un long voyage, on en prépare patiemment les étapes. Fais de même pour ton livre. Établis un tracé de ton déplacement, c’est-à-dire fais un plan : 1) La descente du train 2) Le baiser 3) La visite du musée 4) La dispute pour un avis esthétique 5) L’attente dans la chambre rose 6) Cette nuit d’amour n’aura été qu’un songe…
- Puis écris ; écris sans te poser de question, sans lever la pointe de ton stylo du papier ; écris sans te soucier des fautes de syntaxe, d’orthographe ou des maladresses de style dans un premier temps. Il sera toujours temps d’y revenir lorsque tu auras pris de la distance avec ton travail. Là, tu pourras réorganiser l’enchaînement de tes idées, réparer une tournure, trouver un synonyme plus fidèle à ta pensée, repriser un défaut dans les accords, redresser une proposition, veiller à la cohérence narrative et à la transmission de l’émotion. N’hésite pas pour cela à réécrire certains passages sur un autre cahier, à souligner ce qui te paraît fade pour l’accentuer, à passer du stylo aux touches du clavier ou des touches du clavier au stylo afin de varier les perspectives sur le déroulé de ton projet.
- Ne sois pas tyrannique avec toi-même. Accepte de recommencer ton livre, de le lire et de le relire pour l’améliorer (car écrire, c’est, avant tout, se lire autant de fois que nécessaire). Ceci dit, n’éclate pas en sanglots devant la moindre coquille sur deux-cents pages. Le sais-tu ? Le livre parfait n’existe pas.
Seul existe le livre excellent, c’est-à-dire le livre idéal pour toi et certains de tes lecteurs, porteur d’une vibration de vie. Sois le passeur de cette vie avec ta plume, tout simplement !
Géraldine Andrée Muller
Écrivaine privée-biographe familiale-écritothérapeute
Pour vous familiariser avec mon travail d’écriture biographique, littéraire et thérapeutique, rendez-vous sur mon site : L’Encre au fil des jours