L’intuition, c’est quand on a connaissance de quelque chose sans savoir exactement pourquoi.

Il s’agit d’un savoir qui ne s’appuie ni sur une pensée ni sur un raisonnement conscient mais plutôt sur une compréhension « au plus profond » que l’on peut avoir du mal à verbaliser ou à partager avec autrui.

Souvent, elle s’accompagne de sensations physiques comme un ressenti viscéral, des picotements au niveau de la peau ou encore une modification du rythme cardiaque ou respiratoire.

Les psychologues la définissent comme un « processus associatif inconscient ».

En fait, seul un pourcentage infime de notre cerveau est réservé aux actions conscientes telles le raisonnement et la prise de décisions. Pour le reste, notre esprit fonctionne en arrière-plan, reconnaissant des structures et associations dont nous n’avons pas pleinement conscience.

Lorsque quelque chose produit un « déclic » inconscient, nous l’assimilons à une perception intuitive quand bien même nous ne parvenons pas à nous l’expliquer.

Apparemment, notre intuition peut se révéler un guide précieux dans nos choix et notre manière de vivre.

Elle s’avère particulièrement utile lorsque nous sommes saturés d’informations, soumis à une pression temporaire ou encore lorsque notre cerveau est stimulé de façon novatrice par l’écoute de ce qui nous entoure.

Une étude menée par une équipe de chercheurs de l’institut commercial de l’Université de Leeds, parue en 2008 dans le British Journal of Psychology, fait état de certains cas impressionnants dans lesquels l’intuition peut s’avérer une indication fiable.

Ainsi, pendant une course, un pilote de Formule 1 fut spontanément incité à freiner brutalement à l’approche d’un virage. Il ne sut pas pourquoi mais cela lui permit d’éviter de foncer droit sur un carambolage en amont sur la piste, ce qui lui sauva la vie.

Selon le Professeur Hodgkinson, directeur de ces travaux :

Le pilote fut incapable d’expliquer pourquoi il sentit qu’il devait s’arrêter mais ce besoin s’avéra plus fort que son désir de remporter la course. Par la suite, il fut soumis à une analyse psychologique médico-légale où on lui fit visionner une vidéo afin de lui faire revivre mentalement l’évènement. Avec le recul, il se rendit compte que les spectateurs qui, normalement auraient dû l’acclamer à sa sortie du virage, n’avaient pas les yeux tournés dans sa direction mais regardaient hébétés et fixement de l’autre côté. Cela fut comme un signal. Il ne le traita pas consciemment mais il sut que quelque chose n’allait pas et s’arrêta à temps.

Une étude récente de 2012 parue dans le British Medical Journal a découvert que les médecins, eux aussi, pouvaient parfois se laisser guider par leur intuition pour prendre des décisions médicales.

Dans certains cas, leurs « ressentis viscéraux » s’avéraient d’une valeur diagnostique supérieure à la plupart des signes et symptômes, surtout lorsqu’ils percevaient quelque chose « d’anormal »  chez un patient même lorsqu’un examen suggérait le contraire.

Pareillement mais de façon moins spectaculaire, notre intuition peut valoir la peine d’être suivie au quotidien. Voici quelques conseils utiles qui vous aideront à la mettre à profit dans votre existence.

Développez votre expérience

Notre intuition est plus forte et plus fiable lorsqu’elle porte sur un domaine dans lequel nous avons beaucoup d’expérience.

Dans chacun des exemples ci-dessus, les individus exerçant leur intuition sont ceux-là même qui sont fortement exposés à ces situations particulières.

Le pilote de Formule 1 est très familier des courses automobiles tout comme les médecins avec les nombreux patients malades qu’ils ont traités.

Tous ont une conscience aiguë de leur métier qui s’étend largement au-delà de la manière dont une personne « moyenne » pourrait vivre de pareilles circonstances.

En règle générale, plus vous aurez de l’expérience dans une situation plus vous serez à l’aise en suivant votre intuition.

Par ailleurs, méfiez-vous de tout « sentiment viscéral » portant sur des choses dont vous ne savez rien et en lesquelles vous êtes peu familier.

Améliorez votre sensibilité

Plus nous sommes conscients, plus il nous est facile de ressentir notre intuition.

Comme mentionné précédemment, l’intuition s’accompagne souvent de sensations physiques aussi être à l’écoute de son corps peut se révéler d’une extrême importance pour évaluer la manière dont notre esprit interprète une situation.

Les exercices de respiration, de méditation et de yoga peuvent améliorer la conscience que nous avons de notre corps et par-delà notre intuition dans son ensemble.

Notre esprit se limite pas au fonctionnement de notre cerveau mais participe également à tout notre système nerveux. C’est pourquoi tant d’émotions et de ressentis comporte des éléments corporels.

Par conséquent, il est important, pour comprendre vos processus internes, d’observer votre corps et de rester sur vos gardes quand il vous dit quelque chose.

Pratiquez à petite échelle et sans risque

Comme toute compétence, il faut beaucoup pratiquer l’intuition avant de la maîtriser.

Cela ne veut pas dire pour autant que vous devriez commencer à pratiquer sur le marché boursier en investissant vos économies — mais il existe des moyens simples et sans danger d’affiner votre perception intuitive.

Un petit truc auquel je m’adonne est de deviner la température qu’il fait chaque fois que je passe un moment dans ma cour (où il y a un thermomètre).

Cela n’a aucune conséquence réelle et c’est donc un moyen  sans risque d’affiner mes capacités intuitives.

De tels exercices me permettent d’axer mes pensées sur mes ressentis et mes sensations en essayant ensuite de deviner ce qu’ils me disent. Je peux alors évaluer la justesse ou non de mon intuition afin de la recalibrer la prochaine fois que je retenterai l’expérience.

Vous pouvez également la tester en devinant la vitesse à laquelle vous conduisez avant même de regarder le compteur ou bien ce qu’un ami va vous dire avant même qu’il ouvre la bouche.

Faites preuve de créativité. Il existe des tas de moyens simples et faciles de tester votre intuition au quotidien.

Recourez à l’écriture automatique

L’écriture automatique est technique très répandue dont on se sert pour accéder à notre inconscient et acquérir de nouvelles connaissances.

Le but de cet exercice est d’écrire tout ce qui vous passe par la tête sans réfléchir et sans se corriger.

Nul besoin de rédiger des phrases complètes ni que vos énoncés soient grammaticalement corrects ou que vos pensées et idées aient un sens.

Contentez-vous d’écrire sans vous arrêter.

Moins vous aurez conscience de ce que vous écrivez, mieux ce sera parce que cela voudra dire que vous avez accès à des informations qui vous parviennent librement et naturellement.

Avec de l’entrainement et sur la durée, l’écriture automatique peut donner des résultats surprenants. Lorsque nous laissons notre inconscient suivre son cours, nous sommes souvent en mesure de découvrir des idées et des modes de pensée dont nous n’avions pas conscience auparavant.

Cet exercice nous permet aussi de réfléchir en dehors de logique et raison pures, là où l’intuition est à son maximum.

Commencez par écrire durant 5 à 10 minutes sans vous arrêter. Vous pouvez le faire de manière consciente au départ mais vous finirez par vous habituer à pénétrer « dans la zone ».

Faites-vous confiance

Toute intuition nécessite que l’on se fasse confiance dans une certaine mesure. Si vous doutez de vos ressentis, vous n’y réagirez pas ou vous ne les testerez pas.

Ayez foi en la capacité de votre esprit à faire des estimations intuitives qui soient exactes. Parce que c’est le cas même s’il vous faudra encore du temps, du dévouement et de la pratique avant d’y parvenir.

Les conseils prodigués dans ce billets constituent un excellent point de départ pour partir à la découverte de votre intuition et l’améliorer. Efforcez-vous au moins d’essayer certains de ces exercices afin de vous donner une chance de développer un esprit plus intuitif.

SOURCE : Comment améliorer votre intuition écrit par Steven Handel et traduit par EY@EL. Toute reproduction de cet article sans autorisation préalable de son auteur/traducteur* est strictement interdite.