Lorsque je quitterai ce monde, je ne penserai pas à l’immensité de ma demeure. Je ne vais pas non plus m’extasier devant la quantité d’argent que j’ai ou que je n’ai pas. Je sais profondément que mes possessions n’auront plus aucune importance. La quantité de gens que j’aie rencontrés dans des 5 à 7, l’effet éphémère de satisfaction que j’aie ressenti durant les heures où j’attirais l’attention par mes vêtements ou le temps que j’aie passé à me changer les idées en faisant la fête ne seront rien de plus que des pensées vides de sens. Je vais plutôt penser à mon fils. Au temps passé à connecter avec lui. Je me questionnerai sur les hommes que j’ai connus et qui ont fait partie de ma vie. Je sais aujourd’hui que je voudrai savoir si j’ai appris, si j’ai grandi, si je suis devenu une bonne personne. Je sais que je veux mourir riche de cette façon.
Hier, j’ai croisé un groupe d’adolescents. Ils riaient. Ils marchaient en s’amusant. La pluie tombait sur eux comme des clous et ils trouvaient ça hilarant. Ils étaient là, trempés jusqu’aux os à ne se soucier de rien sauf du moment présent.
J’étais assise à la cuisine, songeuse, à les regarder passer lentement. J’étais rempli de doute et d’incertitude. Fais-je bien les choses? Est-ce que je profite de cette vie? Est-ce que ma vie se déroule comme je le souhaite? Parfois, il m’arrive de ne pas être présente comme ces trois adolescents ont si bien réussi à le faire. Je me perds dans mon téléphone portable. Je regarde un film tout en ouvrant mon ordinateur pour y trouver je ne sais trop quoi d’extraordinaire. L’attention est si difficile à garder de nos jours. Je réalise souvent — plus tard que tôt — que je ne suis pas connecté à la vie. La plupart de nous avons, à des niveaux différents, cette fâcheuse habitude d’être distrait. Mais que cherchons-nous exactement? De quoi souhaitons-nous nous éloigner? Je suis comme toutes ces personnes bien que j’enseigne la pleine conscience. Peut-être ai-je réussi à grandir, pourtant moi aussi j’éprouve certaines difficultés à me centrer. Mais, je veux mourir riche.
Je réalise que c’est le chemin qui compte. Si je restai là à ne rien faire pour changer, je serais à craindre. Je veux connecter et je connecte souvent. Je veux grandir et je m’élève souvent. Je veux émerger de cette société qui s’est perdue au travers du temps, au travers du développement et au travers de la peur et je m’éveille. Je veux vivre différemment et c’est ce que je fais et c’est sur quoi je travaille jour après jour. Alors, si je construis ma vie avec au cœur de celle-ci ce message, je sais que j’aurais fait mon travail ici sur terre : je veux mourir riche.
Je ne veux pas attendre d’être morte avant de poursuivre ma raison d’être. Je veux marcher sur cette route maintenant. Je veux exprimer mes passions. Je veux vivre authentiquement. Je veux me libérer de ma souffrance. Je veux ressentir le bonheur. Je veux transmettre la paix. Alors, j’éviterai d’être déçu de moi lorsque je n’agirai pas comme je le désire, je saurais simplement que tout ceci est un chemin et que j’ai le choix d’agir comme je le désire ou de suivre la masse. Je choisis de mourir riche.
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