Me voilà en train d’écrire un essai très personnel. Ma signature à l’encre de Chine, couleur rouge-opéra. Mon roman d’amour qui n’a ni fin ni frontière. La délicieuse dégustation de l’invité parfait.
L’histoire intime que j’ai avec mon propre Bonheur (avec un grand B)
Charmante rencontre que j’ai faite là : forte de sensation, douce en émotion. Calibré en tout point, visant un simple dessein et transperçant le cœur d’une merveilleuse étreinte amoureuse. Le Bonheur Est. Simple. Subtil. Paisible. Multidimensionnel.
Il est Présent. Il n’est ni passé ni futur. Il est là où je suis. Il est conscient. Ouvert aux expériences de la vie : agréables ou désagréables. Il s’enfuit. Il me revient toujours. Il. Est.
Jamais je ne le remets en question. Douter de ses compétences reviendrait à douter de moi-même. Le Bonheur n’est rien d’autre qu’un état d’esprit dans lequel on fait fleurir la beauté du moment présent. À partir de rien, il est possible de faire sourire la vie. À partir de rien… oui. Ou, peut-être à partir de tout? Tout ce que je suis intérieurement sans superficialité.
N’avez-vous jamais senti cet instant? Ce moment où vous ne possédez rien, mais savez que tout vous appartient. On ne peut vous l’enlever ce Bonheur. Inutile de tenter de vous le dérober, il n’apparaît sous aucune forme. Il se manifeste tout simplement. On le sent grandir et réchauffer notre maison douillette. Son inestimable énergie se ressent partout et il parvient même à combler tous nos manques. Le Bonheur est un élément noble. Si puissant qu’il transcende toute autre émotion. Aucune modification ne peut lui être apportée. La pureté le décrit bien. L’amour est son lieu de naissance.
- Le moment où vous dessinez le chemin de vos doigts sur la paume de votre amoureux.
- Lorsque vous appréciez les crépitements du feu.
- L’instant où vous prenez conscience que le silence vous comble parfaitement.
- La douceur de la peau du visage de votre enfant.
- L’odeur naturelle de la peau de votre amoureux.
- La minute où vous ne cherchez rien d’autre qu’être Là.
- Les feuilles accrochées aux branches qui dansent sous le vent.
- La neige qui frappe votre visage.
- La grandeur du ciel étoilé.
- Le rire.
- Voir plus loin que la couleur des yeux. Lire les regards.
- La patience.
- La compassion.
- La vie.
- S’imprégner de la présence des gens.
- La solitude.
- Les sens : La couleur; les odeurs; les textures; les sons; les saveurs.
- Ressentir le bien, la joie et l’amour.
- La chaleur d’un soleil printanier.
- L’énergie.
Impossible d’acheter le Bonheur. Nous le possédons déjà. Nous sommes nés avec cette fonction. Il ne tient qu’à nous de l’activer. Oui, les situations de la vie sont parfois, ou même souvent, difficiles. Je vous l’accorde. Non seulement je vous l’accorde, mais je suis moi-même une rescapée du malheur. L’abysse m’a attiré plus d’une fois. Je voulais me noyer. En finir. Foutez-moi la paix! Ce fut un parcours laborieux. Un travail douloureux.
Avec les années et une volonté de fer, j’ai fini par comprendre que j’étais ma source. J’étais ce Bonheur. Que plus rien de mon passé ne pouvait venir me dicter d’être « moins que » ce que je voulais pour moi : le Bonheur.
Je faisais face à deux options : sombrer ou devenir. J’ai opté pour la deuxième. J’ai emmerdé les emmerdeurs. J’ai fait un doigt d’honneur aux honorables cons. J’ai vidé mon répertoire téléphonique de tous les parasites. Et… je me suis retrouvée seule. Et… libre. Et… je pouvais enfin me réparer. En vérité, je n’ai jamais été aussi complète et entière depuis ce jour.
Aujourd’hui, je flirte avec la Bonheur au quotidien. C’est l’impératif présent. Un rien m’anime et me rend heureuse. J’ai toujours envie de plaisirs, de superficialités et d’expériences enivrantes, mais je comprends qu’ils ne pourront jamais être aussi véritables que la pureté et la nudité simple de mon Bonheur.
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