Je parle souvent dans mes billets d’humeur de l’importance d’être soi. Je sais ô combien ce n’est pas chose facile parce qu’au fond, savons nous qui nous sommes vraiment? Vous êtes vous déjà demandé si vous avanciez par défaut ou en parfaite harmonie avec votre âme?
Etes vous capable de dire non, de dire stop ou bien, oui encore, même si ce chemin là semble parsemé d’embûches? Parvenez vous à vous écouter dans les choix que vous faite? Vous sentez vous à votre place ou simplement là parce que c’est ici que vous devez être?
Je pourrais vous posez encore mille et une questions de ce genre pour vous amener à ce fameux: qui suis je ?
Nous sommes tous la somme de nos expériences, de notre éducation, de nos rencontres, de nos choix. Mon parcours n’est pas un long fleuve tranquille mais il est riche d’apprentissages.
D’aussi loin que je me souvienne, je ne me suis jamais vraiment sentie au bon endroit et ça a commencé très tôt, peut être trop tôt. Je me revois encore me demandant comment il était possible que cette famille soit la mienne, leurs valeurs ne faisant tellement pas écho en moi. Je vous laisse donc imaginer l’épouvantable crise d’adolescence que j’ai fait subir à mes parents…. Je ne suis pas particulièrement fière de ce passage, mais comment faire lorsque l’on a 15/16/17 ans pour trouver les mots, les attitudes, quand soi même on se cherche et que l’on ne se trouve pas?
Je suis ensuite rentrée très brutalement de le monde adulte, la première et la plus grande sortie de zone de mon existence. Une petite valise, un quai de gare, quelques centaines de francs en poche, j’allais désormais devoir apprendre seule le véritable sens de la vie. J’ai vivoté quelques temps avant de commencer à me prendre vraiment en main. J’ai réussi à trouver un job, un minuscule chez-moi, j’étais entouré d’amis auprès de qui je me sentais un peu plus moi.
Mais la crise d’ado n’était pas finie, la rébellion non plus… J’ai suivi mon coeur, c’est lui mon guide. Je me suis entichée de ce qui se fait de pire mais ce pire là m’a appris beaucoup. Pour lui j’ai tout quitté, la région dans laquelle je me trouvais, mon appart, mes amis. Re-sortie de zone!!! J’ai découvert un milieu que je ne connaissais pas, fait de gens aisés, d’appartements somptueux , de paillettes, de belles voitures, de soirées et d’autres choses peu recommandables. Mais bien vite l’euphorie du moment s’est éteinte et j’ai compris que ce monde n’était et ne serait pas le mien, que tout ce superficiel ne correspondait aucunement à mes valeurs. Il était grand temps pour moi de fuir cet univers et de quitter cet homme. Re-re-sortie de zone.
C’est un peu plus mature que j’entrepris de me trouver un nouveau travail et un nouvel appartement! Lasse d’écouter ce coeur qui visiblement ne m’emmenait pas dans la bonne direction j’ai décidé qu’il était temps de faire une pause et de savourer pleinement mon célibat. Mais la vie est une farceuse et elle n’a pas mis plus de 3 semaines pour me faire rencontrer celui qui deviendrait le père de mes 2 premiers enfants… Il était drôle, il était mature, il était ambitieux, près de lui je commençais à m’estimer un peu plus. Puisque cet homme bourré d’intelligence s’était amouraché de moi, c’est que je ne devais pas être aussi inintéressante que je voulais bien le croire. C’est grâce à lui que je suis devenue maman. Mais ce que je ne savais pas encore c’est que ce rôle allait me transformer radicalement. Je n’étais plus femme, je n’étais plus que mère… J’ai abandonné mon emploi pour me consacrer exclusivement à ma fille et parce qu’il n’est pas question de se mentir, j’ai aussi abandonné sans m’en apercevoir et malgré moi cet homme… Nous nous sommes perdu en cours de route, lui était toujours animé de sa belle ambition quand moi je n’aspirais qu’à une vie de famille. Ce qui devait arriver, arriva, il me quitta pour une autre alors que je portais notre deuxième enfant, qui aura néanmoins été conçu dans l’amour. J’assume ma part de responsabilité dans « l’échec » de cette histoire même si tout n’a pas été fait très proprement. Je ne garde aucune rancune envers cet homme parce qu’il a fait ce qui était bon pour lui. Je l’ai aussi poussé en ce sens, lorsque je l’ai vu se sentir contraint de rester alors qu’il ne voulait que partir. Ce que je déplore c’est la manière dont il a géré son après, en oubliant dans sa course folle que ses enfants avaient besoin de lui pour se construire, mais c’est une autre débat. Re-re-re sortie de zone.
Et me voici donc désormais, maman de 2 enfants en bas âge, sans job, sans diplôme, avec peu d’argent et bientôt plus de toit au dessus de la tête parce que vivre sous le toit de son ex, qui lui a déserté, c’est bien, mais ce n’est pas une solution à long terme. Dans cette période terriblement incertaine sur mon devenir, j’ai eu la chance d’avoir près de moi des anges-gardiennes à qui je ne dirai jamais assez combien je leur suis reconnaissante. Elles m’ont épaulées, soutenues financièrement, m’ont aidées à prendre soin de mes enfants et à ne pas sombrer. Est arrivé ensuite un homme d’une générosité de coeur incroyable. C’était aussi un être torturé, bourré de complexes, de peurs, de deuils pas faits, mais tout cet amour qu’il avait à offrir, que je voyais dans ses yeux, qu’il me donnait sans compter m’ont fait chavirer le coeur. Je rencontrais enfin le père de famille idéal et j’étais certaine que je parviendrais à lui faire oublier tous ces vieux démons. Pour mes enfants et moi il aurait décrocher la lune. Lui qui avait toujours rêvé de devenir père se retrouvait à la tête d’une tribu et il prenait son rôle très à coeur, comme tout ce qu’il faisait d’ailleurs. Il m’a demandé m’a main, que je lui ai offert sans la moindre hésitation. Tout était beau, tout était parfait. Notre fille a vu le jour, nous étions les plus heureux, la vie était douce. J’ai trouvé un travail à domicile qui me permettait de concilier vie pro et vie perso. Absolument toute ma vie tournait autour de mes enfants et de mon mari qui avait autant besoin d’attention qu’eux. Je ne saurais pas vous dire quand c’est arrivé, ni ce qui a éveillé ce que j’allais soudainement réaliser mais quelque chose n’allait pas. J’étais en train de me perdre. La femme en moi suffoquait, ce que j’étais en train de vivre n’était pas ma vie mais celle que je croyais devoir vivre. J’étais pourtant certaine que c’était ce que j’avais toujours voulu mais quelque chose était en train de m’alerter, ce regard qui s’éteignait chaque jour un peu plus dans le miroir me faisait froid dans le dos.
C’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à me poser ce fameux qui suis-je ? Ainsi que toutes les questions annexes. J’ai repris les lectures que j’avais abandonné depuis trop longtemps, découvert la méditation et j’ai surtout pris tout le temps nécessaire pour sonder ce qui se passait en moi, pour que la suite de mon aventure soit en parfaite cohérence avec mon moi profond, mes idéaux, mes valeurs. Pour être en accord j’allais devoir re-re-re-re sortir de ce que je croyais être une zone de confort mais qui était en train de me tuer à petit feu. Pour ce faire, je devrais en passer par imposer une profonde souffrance à qui je ne voulais pourtant que du bien, j’allais faire basculer son monde et je le connaissais assez pour savoir que ça allait l’anéantir. Mais c’était lui ou moi et je ne pouvais pas vivre un instant de plus dans ce mensonge. Ma vie m’appartenait et j’en avais l’entière responsabilité. Je me suis aussi demandée comment mes enfants allaient réagir mais j’étais certaine que je saurai trouver les mots pour leur expliquer. Que de cette manière je leur apprendrai aussi l’importance de toujours faire ce qui est bon pour soi.
Alors, qu’en est il aujourd’hui? Cette dernière sortie de zone a été difficile à mettre en place mais j’y suis arrivée, par la force de ma volonté, en n’écoutant que mon courage et avec l’aide, aussi, de mes précieux amis. Aujourd’hui, je sais que je suis enfin parvenue à me trouver et j’avance chaque jour en me rapprochant encore un peu plus de moi même. J’ai appris à m’écouter, à n’écouter que moi, à suivre mon instinct, à entendre mon coeur. La Vie arrive encore à me blesser, il y a des hauts et des bas parce que c’est aussi ça, être vivant. Je n’ai aucun regret, je sais pourquoi certaines choses sont arrivées et j’ai su me pardonner. Toutes ces années où je n’ai été qu’une maman, je suis passée totalement à côté de mon rôle et c’est seulement maintenant que je suis prête à l’être. Mon regard a changé, mes priorités aussi. J’ai encore beaucoup à apprendre, mais qui mieux que la vie saura me donner les leçons nécessaires?! Je crois que ça passe aussi et surtout par les rencontres que l’on fait, qui ne sont pas là par hasard, chaque âme qui croise notre chemin est un « maître » pour nous permettre de nous découvrir.
Je vous livre aujourd’hui un petit bout de moi, qui vous donnera peut être l’envie de ne pas baisser les bras dans votre conquête de vous-même, comme une façon de vous montrer que même si parfois c’est compliqué, décourageant, il faut bien souvent en passer par de nombreuses expériences. Mais il n’est jamais trop tard pour s’autoriser à être soi parce que je crois que le pire est d’arriver au moment du dernier souffle en se disant « si seulement j’avais osé être moi ».
Et vous, vous êtes?
