L’amour est une danse qui se fait à deux

L’amour est une danse qui se fait à deux

L’Amour a toujours deux faces, on ne joue jamais solo. Si nous commencions par évoquer l’Amour de soi. On ne peut pas prétendre s’aimer si une part de nous n’est pas totalement acceptée à nos yeux. Souvent, on se répète face au miroir : « Je m’aime ». Pourtant on ressent en nous quelque part une petite crispation face à notre reflet, comme l’impression de se mentir à soi-même. Alors, on se dit que ce n’est pas grave, si on ne s’aime pas complètement, après tout, les autres sont là pour nous aimer. On se tourne vers eux pour espérer qu’ils remplissent nos attentes, voire même qu’ils servent nos exigences envers nous-mêmes. Par exemple en devenant l’enfant parfait de nos parents, pour faire de leur amour, notre unique socle d’épanouissement. Ou alors on devient l’amoureux transi qui puise dans l’autre toute sa raison de vivre au risque de développer une dépendance affective toxique.

Face à cette idée de l’Amour avec une seule face, on continue de ne pas prendre le temps de  se donner à soi-même toute l’affection que l’on mérite. Soit on rejette notre propre physique, soit on rejette notre caractère, soit les deux à la fois. Plus on se rejette, plus on nous rejette, mais l’on ne s’en rend pas vraiment compte ! Tout notre dialogue intérieur  s’agite sans cesse pour nous montrer nos imperfections, pour se moquer de nos hésitations, pour provoquer nos réactions émotionnelles. On ne se dit pas que tout ce mal-être que l’on véhicule  ne vient pas forcément des autres, mais bien de cet amour que l’on ne sait pas se donner à soi-même.  Moins on s’aime, moins on nous aime !

On peut évoquer ici les blessures de l’enfance qui viennent compliquer tout le schéma relationnel aux autres. Pourtant, on ne peut pas se contenter de dire à chaque fois que c’est de la faute des autres si l’on ne s’aime pas suffisamment. A l’âge adulte, on doit considérer l’Amour avec ses deux faces. Pile, « je m’aime et je me suffis comme je suis ». Face, « je m’aime et je peux aimer l’autre pour construire une relation saine. » C’est parce que ces deux faces sont équilibrées face à face, que l’on peut se dire prêt à se lancer dans une véritable histoire d’amour et prêt à construire une relation à deux et  à deux faces pour que cela dure.

L’Amour est comme un pas de deux dans un ballet romantique

Les deux danseurs d’un pas de deux dans un ballet font les mêmes mouvements synchronisés tout au long de leur danse avec une relation de connivence nécessaire pour suivre ensemble le même rythme, les mêmes variations à l’image même d’un couple et de la poésie de la vie à deux. Ce n’est plus un duel d’amour mais bien un duo à deux cœurs et à deux corps, où chacun donne à l’autre sa mesure dans la virtuosité de ce qui se dégage de tout son être et de toute son âme. Comme un dialogue muet où chacun suit le pas de l’autre harmonieusement, sans devoir le porter à bout de bras mais uniquement dans un geste réalisé de concert,  où toutes les parties de l’un et de l’autre s’épousent parfaitement,  pour représenter une danse de la vie, avec comme portée unique l’amour inconditionnel à s’offrir et à offrir à l’autre.

Si l’on considère l’Amour comme une danse avec deux partenaires, il n’y a plus de rivalité amoureuse, de jalousie et de dureté. Tout est plus harmonieux, plus fluide comme une seule et même respiration, une seule et même cadence dans la symbiose du tout qui s’emboite dans l’un et de l’un qui s’emboite dans le tout de la vie. Une unité qui se rajoute à une autre unité, pour créer les deux faces d’un couple et non une seule porte d’une prison dorée ou l’on enferme l’autre à double tour à travers nos errances intérieures personnelles parce que l’on ne sait pas s’aimer.

L’Amour  comme la rencontre de deux univers ne se limite jamais, au contraire il élargit toutes les possibilités d’un devenir en commun et non de deux histoires qui se vivent en parallèle. Lorsque le chemin de vie de l’un  coupe le chemin de vie de l’autre pour former un angle de connexion, cela fait naître un espace d’échange et de partage . Chaque individu s’anime pour insuffler à l’autre un mouvement réciproque afin de tendre ensemble vers ce qu’il y a de mieux pour les  deux.

Pour atteindre cette capacité à s’inclure totalement dans l’histoire amoureuse que l’on souhaite former avec l’autre, on ne doit rien négliger et surtout pas la nécessité de plonger à l’intérieur de soi régulièrement, pour se réajuster lorsque l’on ressent  des difficultés face au quotidien et que l’on se débat dans des conflits intérieurs qui nous mettent en résistance et qui nous empêchent d’ accueillir l’autre et de l’accepter comme il est à travers ses propres problématiques.

Chacun endosse sa part de responsabilité en amour pour ne jamais accuser l’autre de ses propres insuffisances, dans un contrat inconscient que l’on passe pour entretenir en soi l’amour que l’on doit se donner à soi-même pour ensuite pouvoir le redonner à l’autre. Quand la jauge d’Amour de soi est vide, comment peut-on croire que l’on peut aimer quelqu’un d’autre ?

S’aimer et aimer sont deux verbes qui ne se conjuguent qu’ensemble. Si un jour on croit qu’on s’aime  parce que l’autre nous  aime, ce n’est qu’un leurre si cet amour ne vient pas de notre Amour de soi véritable.  L’amour de l’autre ne peut arroser notre amour propre qu’à petites gouttes , c’est à nous de maintenir notre amour de soi dans  un flux abondant, régulier et constant. Autrement, c’est un peu comme si on pensait que l’autre avait ce pouvoir de nous permettre de nous  aimer alors que l’on ne s’aime pas soi-même ! On l’utilise comme un faire-valoir de notre bonheur qu’on prétend ressentir uniquement parce que l’autre en est le déclencheur. Le bonheur est avant tout intérieur, ensuite il peut circuler et se diffuser autour de nous. Le bonheur extérieur est éphémère !

Faire dépendre son bonheur amoureux de quelqu’un d’autre, c’est se rendre fragile et vulnérable car si l’autre n’est plus là pour l’activer que devenons-nous face à nous-mêmes ? Comment ne pas souffrir terriblement, si on lui a donné la part de nous-même la plus précieuse ? S’aimer parce que l’autre nous aime, c’est se mettre en danger et en dépendance de ce que l’autre fera de cette histoire d’amour ! Aimer c’est apprendre à grandir en soi  pour arroser les graines de notre histoire d’amour avec la source intarissable de notre amour de soi.

Si l’autre ressent le poids de la relation à cause de notre manque affectif, alors il est indispensable de travailler sur soi et d’apprendre à s’aimer plutôt que d’entraîner l’autre dans une spirale infernale qui ne peut que le détruire ou le réduire dans ses propres aspirations, si notre univers mental  est trop négatif et peu propice à des relations sereines.

L’Amour est un pas de deux à deux magique et irrésistible quand chacun s’occupe de sa part personnel d’apprendre à s’aimer de plus en plus chaque jour afin que l’amour à deux puisse triompher et fleurir pour s’épanouir et construire des horizons heureux…

Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr