Comment développer l'empathie des enfants

Citation Les 12 façons de développer des habiletés d’empathie chez nos enfants

Les 12 façons de développer des habiletés d’empathie chez nos enfants

Nous sommes des êtres d’émotions et pourtant, nous sommes des illettrés émotionnels.

Même si tous les enfants ont une capacité d’empathie à la naissance, en ce sens qu’ils possèdent les neurones nécessaires pour développer cette attitude empathique, il faut savoir que ce ne sont pas tous les enfants qui la développeront.


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Un enfant privé de lien émotionnel, un enfant qui n’a pas reçu d’empathie et de compassion, ne pourra pas développer autant cette attitude comme un enfant qui en a reçu.

Les 5 facettes de l’empathie

L’empathie est faite de 5 facettes tout comme pour un diamant :

  1. Résonance émotionnelle : Ressentir ce que l’autre ressent.
  2. Point de vue : Voir le monde à travers les yeux de l’autre. Se connecter au monde de l’autre en vibrant selon sa résonance affective.
  3. Empathie cognitive : Comprendre l’autre intellectuellement. Comprendre ses idées.
  4. Compassion : Ressentir la souffrance de l’autre et vouloir aider la personne si elle nous le demande. La compassion n’est pas d’être un sauveur pour l’autre et de victimiser l’autre. C’est être sensible à la souffrance des autres et vouloir apporter sa contribution en aidant. Nous sommes tous interconnectés.
  5. Joie empathique : Éprouver et partager la joie du bonheur et du bien-être d’autrui.

L’empathie c’est lorsque nous sommes capable de comprendre le point de vue de l’autre, comprendre ses idées et ressentir ce qu’il ressent et aussi avoir de la compassion pour lui tout en étant présent à soi. Ce qui veut dire que je suis présent à ce que je vis pour ne pas me laisser envahir par mes propres émotions qui entre en résonance avec les émotions de l’autre, ce qui fait la distinction avec la sympathie.


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Si je ne suis pas consciente de ce qui se passe à l’intérieur de moi, les émotions que je vis par résonance avec l’autre vont stimuler des pensées et des souvenirs qui vont diminuer ma qualité de présence à l’autre. Finalement je ne suis plus présent à l’autre mais envahit par mes propres émotions. L’empathie c’est d’être connecté à l’autre tout en étant séparé de l’autre. C’est vibrer tout comme lui tout en restant soi.

« Nous avons besoin d’empathie pour être capable de donner de l’empathie. Lorsque nous nous percevons nous-mêmes en défensive ou incapable de donner de l’empathie, nous devrions: Arrêter, Respirer, Nous donner de l’empathie. »
– Marshall Rosenberg

Les 12 pratiques pour développer l’empathie chez nos enfants

1. Changeons nos croyances de base:

  • Nous sommes interdépendants. Seul, je peux faire certaines choses, mais pas tout, j’ai besoin des autres. Vous pouvez vous référer à l’histoire de Robinson Crusoé. Nous avons tous besoin des uns et des autres. Ainsi, vous enseignez à votre enfant que la collectivité est importante et qu’il doit y contribuer même si cela lui enlève des moments de plaisirs individuels.
  • Trouvons des solutions gagnant-gagnant. Nous devons avoir des solutions qui seront gagnantes pour tous les membres, ce sont de bons moments de créativité en famille.
  • Toute émotion est légitime et elle doit être validée par les autres. Chacun a le droit à son histoire. Apprenons tranquillement à observer plutôt qu’à interpréter.

2. Le lien, l’attachement, le sentiment de sécurité interne et externe :

  • Nous savons que nous avons tous besoin de contact, de présence, de chaleur humaine et de caresses. Il est important de raconter des comptines aux enfants, de chanter, d’échanger avec des paroles, des gestes, des regards et des sourires.
  • Si nous avons été câlinés, caressés, si nous avons reçu des soins affectueux et attentifs, alors nous prendrons soin de nous, ce qui évitera par la suite des conduites destructrices.
  • Nous savons maintenant que l’allaitement, le portage, « le peau à peau » sont considérés comme des soins essentiels au développement des enfants. Ces rituels permettent le contact physique prolongé et stimulent la production de l’hormone antistress « l’ocytocine ». Ces pratiques contribuent aussi à la construction du lien d’attachement et à la sécurité affective de l’enfant. Certains auteurs définissent le portage et le maternage comme des soins à la grossesse extra-utéro, et ils considèrent qu’elle dure plus d’un an. C’est une façon de démontrer à quel point le nouveau-né a besoin de contact et de chaleur pour le bon fonctionnement de son cerveau. Maintenant que nous savons cela, ne commençons surtout pas à nous culpabiliser si nous n’avons pas fait ces pratiques. Comme nous l’affirmons haut et fort dans l’approche Parent Consciente et Bienveillant, il n’est jamais trop tard.
  • Vous pouvez commencer à bercer vos enfants, à leur chanter des chansons et s’ils sont devenus des ados ou de jeunes adultes, écoutez-les attentivement et mettez-vous à leur place, c’est-à-dire cessez de les contredire et parlez-leur avec votre cœur par moment, pour qu’ils puissent par la suite venir vers vous et faire de même avec vous. Il faut cesser d’être réactifs, sortir de ses gonds ne sert pas.
  • Nous avons tous besoin d’une écoute attentive non jugeante.
  • Si vous désirez avoir plus d’informations au sujet du lien d’attachement , il y a cette chronique  et vidéo qui pourraient vous donner des informations

3. Contrôler l’environnement pour diminuer l’excitation et les colères :

  • L’enfant a besoin d’une présence attentionnée et aimante capable de le réconforter et de lui apporter le calme dont il a besoin, c’est un peu comme un pare-excitation. Le parent doit être capable de calmer l’enfant lorsqu’il vit des émotions trop intenses. Un moment de panique chez l’enfant déstabilise complètement son homéostasie.
  • Si vos enfants vivent trop de moments d’excitation ou de panique, changez vos habitudes de vie, les habitudes de sommeil et votre alimentation, diminuez vos activités, organisez votre horaire différemment, consultez pour savoir ce qui crée cette problématique. Vous ne pouvez pas travailler autre chose avant cette étape, c’est primordial d’être capables de contenir nos enfants sans que nous passions, nous-mêmes, dans un état de détresse émotionnelle (contagion émotionnelle). Si l’on s’énerve lorsque nos enfants s’excitent, s’énervent ou se mettent en colère, il faut regarder nos propres états avant de continuer la démarche.
  • Allez chercher de l’aide s’il y a contagion ou détresse émotionnelle.

4. Se connecter :

  • Se connecter, c’est aussi calmer l’enfant lorsqu’il est submergé par de fortes émotions. Nous savons maintenant avec les neurosciences que les enfants ne souhaitent pas nous manipuler, tester nos limites ou nous chercher. Nous pouvons nous calmer et sortir des luttes de pouvoir. Lorsque votre enfant est submergé, ce n’est pas le moment de lui dire qu’il ne doit pas lancer les jouets, c’est le temps de le calmer pour qu’il puisse éventuellement être capable de dire ce qu’il se passe en lui.
  • Utilisez votre langage non verbal pour le rassurer, avec une voix douce et des gestes enveloppants. Une fois que les émotions seront entendues et après seulement, nous pourrons verbaliser.

Se connecter veut dire aussi : écouter les enfants avec empathie. D’abord, il faut comprendre que nous devons valider toutes les émotions de nos enfants, elles sont toutes légitimes même si elles nous déplaisent. Être un miroir, faire des reflets. Reprendre leurs mots, reconnaitre leurs émotions sont des actions nécessaires à effectuer tous les jours. Validez…validez…validez leurs pensées, leurs émotions…leurs réalités

Invitez-les à se raconter:  Par exemple, « j’entends bien ce que tu me dis, pour toi,  ce que je dis n’a aucun sens… Peux-tu m’en dire davantage? » ou encore, mettez des mots sur leurs émotions s’ils sont très jeunes. Par exemple, « tu ressens de la colère ou de la frustration », « tu es vraiment déçu d’aller au lit maintenant, tu aurais souhaité continuer la lecture » ou « tu sembles inquiet de ne pas pouvoir jouer avec tes amis ».

5. Aider l’enfant à identifier ses émotions et celles des autres :.

  • Attirez l’attention des enfants sur les expressions faciales et sur le comportement des autres afin de les aider à identifier les émotions qu’ils vivent.
  • Amusez-vous à jouer à deviner les émotions des autres, que ce soit en attendant votre assiette au restaurant ou en feuilletant des revues ou dans la cour d’école, toutes les occasions sont bonnes.

6. Aider l’enfant à se projeter intuitivement dans la situation de l’autre :

  •  Observer si l’enfant est capable de ressentir ce que l’autre ressent. Stimuler sa curiosité envers les émotions des autres. Posez des questions comme « comment te sentirais-tu si… ? » avec un ton de douceur. Cela aide les enfants à trouver des façons d’aider les autres à se sentir mieux.

7. Développer la résonance émotionnelle :

  • Gratifier les enfants qui aident leurs pairs d’une manière qu’ils croient utile et réconfortante et qui renforce l’empathie.

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8. J’utilise un langage clair et responsable :

  • Je donne l’exemple, je parle au « je » .
  • De mes émotions et de mes besoins ou de nos émotions et de nos besoins.
  • Je termine par une demande claire et précise pour expliquer mon besoin personnel ou le besoin du groupe.

9. Je développe l’introspection émotionnelle, la conscience interne :

  •  Je fais faire fréquemment aux enfants des « check-in » à savoir comment je me sens présentement à l’intérieur de moi. Ma température intérieure. Demander « comment te sens tu en ce moment? »

10. Je développe la coopération :

11. Je valorise les relations égalitaires , équitables et développe l’harmonie :

12. Je développe la solidarité :

  • Échangez avec vos enfants sur l’interdépendance et la solidarité.
  • Nous avons tous besoin des uns et des autres pour que tout fonctionne bien.
  • Nous faisons partie d’une famille, notre famille proche, avec des liens familiaux et à l’école, c’est une autre sorte de famille, c’est une famille-classe, l’enseignant a aussi besoin de la collaboration de tous.
  • Soyez inclusif lorsque vous parlez à votre enfant au lieu d’activer des réactions du cerveau primaire, telles que la défensive ou l’offensive. Je parle du besoin de confiance entre les membres de l’équipe. Je peux utiliser la métaphore du bateau et de son équipage : je suis le capitaine du bateau, et mon équipage doit me faire confiance pour que nous puissions allez à bon port. Vous pourriez aussi donner la place du capitaine à tour de rôle à chaque membre de la famille. Par exemple, un enfant décide le menu du repas et c’est lui qui coordonne les membres de l’équipe. Plus vous aurez un leadership positif et plus ils feront comme vous. Ils sont votre miroir, rectifiez le tir s’il faut. N’oubliez pas, l’erreur n’existe pas il n’y a que des opportunités d’apprentissages.

Pour aller plus loin :

Monique

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