Comment garder son espace personnel en confinement ?

Citation Confinement : ce qu’il révèle de nos territoires intimes

Confinement : ce qu’il révèle de nos territoires intimes

Le confinement a mis à rude épreuve nos frontières de l’intime, parfois malmenées et bafouées. Comment réinventer les règles de la cohabitation ?

La limite entre vie privée et professionnelle est plus poreuse que jamais, surtout pour ceux qui sont en télétravail. Le manque d’espace personnel a accéléré les angoisses et les conflits familiaux. Dès lors comment trouver un espace de liberté dans tout cela ?

La réinvention de nos espaces intimes

Le confinement a remis en question notre intimité personnelle, notre intimité de couple et notre intimité familiale.

Là où les rôles de chacun était bien définis dans la systémie familiale avant la crise, l’isolement et la promiscuité ont imposé à certains de laisser une nouvelle place à l’autre.

« Le couple urbain du XXIe siècle n’est pas habitué à passer tout son temps ensemble nous dit Valérie Charolles, chercheure en philosophie. Le confinement impose la fusion de nos différentes identités et révèle en même temps notre besoin d’autonomie ».

Les sites de rencontre ont même vu leur fréquentation exploser pendant les deux derniers confinements ainsi que l’infidélité virtuelle cérébrale pour tromper l’ennui, avec des jeux de séduction qui agissent comme des soupapes de sécurité pour remettre du piquant là où l’agacement des manies de l’autre a pris place dans un triste huis clos.

« Dans un contexte où l’on se retrouve en tête-à-tête avec son conjoint, faire part de ses pensées les plus intimes à un tiers est une transgression. »

– Valérie Charolles

Le sentiment d’intrusion de l’autre dans notre sphère psychique peut être très difficile à gérer. Là où on avait son espace de liberté individuelle en menant à l’extérieur de la maison une bonne partie de notre vie, jusqu’où peut-on garder son jardin secret quand l’on est enfermé 24h/24 ensemble dans des petits espaces urbains ?

Espace physique, espace psychique, domaine de compétences, il aura fallu revisiter les bases et revoir nos limites.

La peau est très réactive aux frictions d’intimes nous décrit Robert Neuburger dans son livre « Les Territoires de l’intime ».  Nombre de troubles psychosomatiques exprimés au niveau cutané sont des réactions à l’envahissement des territoires personnels par l’intrus débordant dans un couple. Ainsi on entendra un conjoint dire qu’il devient « épidermique » dans ces circonstances.

Malheureusement, poussé à l’extrême, c’est aussi un facteur de violences intrafamiliales. Lors du premier confinement strict, les services d’urgences ont enregistré une hausse de 30% d’appels relatifs aux violences familiales en France.

Nostalgie du métro, boulot, dodo ?

« Métro, boulot, dodo. En temps normal, vous vous plaigniez du trajet entre votre domicile et votre lieu de travail. Pourtant, ce chemin quotidien vous apporte bien plus que ce que vous ne pensez, et sa disparition induite par le télétravail peut avoir des répercussions sur le corps et le mental « nous dit Christophe Haag, chercheur en psychologie sociale.

Même si c’est un petit trajet vous bénéficiez aussi des effets bénéfiques de la lumière. La lumière participe à la régulation constante de notre horloge interne et son manque peut engendrer des problèmes de sommeil sérieux.

«Voir de la verdure (un parc, un arbre) aura un effet régulateur et apaisant et va conduire à une baisse de la tension artérielle chez des personnes angoissées ou en colère». Un brin de nature procure un effet relaxant, que le chercheur compare à la photosynthèse des plantes : «Les émotions toxiques vont être aspirées et transformées en émotions positives.»

C’est aussi un « sas de décompression » pour les montagnes russes de nos émotions, une bulle d’entre-soi qui permet de prendre de la hauteur sur sa journée et ne pas ramener à la maison le parasitage de la journée. Certaines personnes ont même découvert une facette de leur conjoint qu’il ne connaissait pas en train de s’énerver en télétravail. Allié au fait qu’il n’y ait plus cette pause ritualisée de la « machine à café » ou juste le simple fait d’aller voir un collègue à un autre étage qui permet de se dégourdir les jambes.

Une frontière poreuse entre vie professionnelle et vie privée

À cause de ce manque de transition, vie professionnelle et vie personnelle s’enchevêtrent.

«C’est un problème parce que ce mélange est un des facteurs du burn-out», avertit le chercheur Christophe Haag. «C’est comme si l’on était en apnée en permanence, continue-t-il. On n’a plus cette phase respiratoire, et on reste dans un flux constant de pensées négatives.»

Le télétravail accentue évidemment la nécessité de bien définir les modalités de l’exercice du droit à la déconnexion.

Aucune frontière réelle ne sépare plus désormais la cuisine, le salon du bureau. La difficulté est alors de s’organiser par manque de repères, de références par rapport au travail d’autrui. Quand l’activité commence-t-elle, quand finit-elle? Le sentiment de ne jamais quitter son travail est grandissant. Telle idée survient pendant le dîner, telle autre tard le soir…

Ainsi, les télétravailleurs devront s’adapter à cette absence de frontière en créant leurs propres limites entre travail, famille, loisirs.

«Il n’y a plus ce déplacement vers l’extérieur, c’est nécessaire de remettre de la circulation chez soi»,

– Catherine Gadea, sophrologue et somatothérapeute

Et pour recréer une «distance géographique» entre les espaces de travail et de vie privée, intime, il est intéressant «d’alléger son appartement, de faire du tri, d’éviter le désordre. On peut mettre les objets dans une caisse ou à la cave si on en a une», donne-t-elle en exemple.

De l’art de recréer un lieu ressource

Pour tous et surtout les personnes hypersensibles, c’est d’autant plus important de pouvoir créer des lieux « refuges » pour compenser ce flou entre vie privée et vie professionnelle et gérer les émotions fortes. Une course-à-pied à l’extérieur pour se défouler et sortir de son état de saturation limitera le risque d’échauffement des esprits à la maison et vous remettra dans un état de disponibilité. Écouter une musique ou un bon livre aussi.


📌 À lire aussi : Confinement : se protéger de la contagion émotionnelle


L’auto-hypnose permet aussi de s’évader par l’imaginaire en repoussant les murs physiques de notre habitation grâce à la recherche d’un lieu dit « ressource », de calme et de sécurité.

Ce lieu peut être utilisé en hypno-thérapie, avant un travail risquant de provoquer des émotions intenses. Dans ce cas, le thérapeute vous interroge sur un endroit dans lequel vous vous sentez bien. Il induit ensuite un état d’hypnose et vous guide vers ce lieu où vous êtes bien. Pour vous aider à retrouver plus facilement cet état de bien-être, le thérapeute réalise un ancrage. Une fois ce lieu installé et ancré, il vous est facile d’y retourner en cas d’émotion trop forte. Cela permet de vous rassurer et de calmer vos émotions.

N’hésitez pas à consulter un professionnel en hypnose pour vous accompagner.

Sandrine Larive – Révélatrice de potentiel – slasheuse en développement personnel, experte en sciences du comportement humain (coach certifiée, praticienne en hypnose et PNL), conférencière sur le Syndrome de l’Imposteur, organisatrice de retraites.


📌 Séances de coaching et hypnose en présentiel ou en visio


Vu dans le magazine ELLE Suisse décembre 2020 : Lire l’article

 

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