La dysphorie post-coïtale ou le « sex blues » après avoir fait l’amour : Comment y faire face ?

La dysphorie post-coïtale ou le « sex blues » après avoir fait l’amour : Comment y faire face ?

Avoir le blues après avoir fait l’amour est un syndrome que nous vivons tous plus ou moins fortement à l’intérieur de nous.

On l’appelle la dysphorie postcoïtale. Elle se caractérise par des sentiments de tristesse, d’anxiété et de solitude profonde quand on n’est plus reliés à son amour.

Quels sont ces symptômes chez l’homme et la femme ?

Pourquoi vivons-nous tous cela plus ou moins fort après avoir vécu le corps à corps, après avoir vécu la fusion émotionnelle ?

Comment conjurer ce sentiment mélancolique pour faire du rapport sexuel un lien permanent entre les partenaires ? C’est possible et je vais vous proposer une façon de dépasser ce mouvement de sanglots qui peut être déstabilisant pour l’un ou l’autre partenaire tout en acceptant cet état de blues.

Le corps à corps : de la phase alchimiste à la phase dite de résolution

D’après une étude australienne publiée dans le journal of sexual medicine, il semblerait que 33% des femmes ressentiraient ces symptômes de dysphorie post coïtale au moins une fois après un rapport sexuel. Mais ce n’est pas que chez le sexe féminin que le manque se fait sentir mais bel et bien aussi chez le sexe masculin.

Chez les femmes, un sentiment de profonde tristesse se manifesterait après l’acte d’amour oscillant entre l‘impression d’être inutile et une insatisfaction tandis que chez les hommes ce serait plutôt un état malheureux associé aussi à un manque d’énergie.

Mais là encore ces symptômes peuvent être très différents d’une personne à l’autre.

Si ces remontées émotionnelles peuvent être en lien avec le passé de chacun (abus sexuel, abandon, misère psychologique.), il y a une explication dans l’apparition de ces symptômes.

Lorsque nous faisons l’amour, nous entrons dans le beau laboratoire où tout explose en hormones !

Cette alchimie de l’amour se caractérise par ce besoin de fusionner avec notre partenaire en faisant appel à la fois au désir physique, à cette attirance essentielle et à ce sentiment sécurisant émotionnel. C’est alors la rencontre avec la testostérone, l’hormone du désir sexuel sécrétée par l’homme et la femme. Puis lorsque les deux corps rentrent en contact, une nouvelle invitée arrive, il s’agit de l’hormone appelée la lubérine.

Celle-ci développe chez les deux partenaires le désir de s’envelopper, de se sentir encore plus proche. Les caresses, le peau à peau, les mouvements des corps, la fusion dans la relation sexuelle vont faire de cette alchimie une explosion d’endorphines au moment de l’orgasme.

La résultante de ce moment unique nous met dans un état de conscience proche de l’extase et de l’euphorie où tout se relie dans le rêve à deux.

L’alchimie va encore plus loin car c’est à ce moment de libération qu’apparaît l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Et c’est là que le plaisir explosif peut se transformer en amour.

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Alors, il arrivera dans ce moment de profond attachement, de fusion des deux partenaires mise en point de suspension et marquée par le détachement des corps que certains hommes et certaines femmes ressentiront un profond vide à l’âme. Cela devient une séparation extrêmement douloureuse où tout semble s’éteindre et revenir à un sentiment de solitude dans notre corps et notre cœur.

C’est là qu’intervient cette phase dite de résolution où il s’agit d’accueillir le changement d’état et l’instant du retour à nous-même dans notre corps.

Cette réalité peut donc être douloureuse et nous mettre dans un état perturbant et troublant pour les deux partenaires qui vivent cela. Comment dépasser alors cet état pour arriver sereinement à cette phase dite de résolution ?

L’état de manque vers la transition d’amour.

Lorsque nous faisons l’amour, l’amygdale, qui est une partie de notre cerveau essentielle pour ressentir l’autre et percevoir ses émotions, est en quelque sorte en berne. Mais une fois que l’acte d’amour est terminé, celle-ci se remet en alerte et c’est là que les peurs commencent à ressurgir et à faire de nous un réceptacle d’émotions parfois bouleversantes.

Alors que nous étions en totale confiance avec notre partenaire, unis dans tous les ébats, lors de la séparation physique, les craintes, les manques refont surface et plongent notre état dans les troubles existentiels et relationnels.

C’est donc parfois compliqué pour certains partenaires de passer de la phase alchimiste à la phase dite de résolution.

Ce manque physique avec l’autre qui se manifeste après le sexe a besoin d’une transition d’amour.

Si certains fuiront cet état en faisant autre chose (regarder son smartphone, boire, fumer, manger), la clé en matière de sexualité de couple c’est de garder le lien.

Cette traversée après l’acte d’amour ne peut se faire qu’en étant accompagné.e par son partenaire.

Dans l’acte sexuel, il convient par conséquent d’accueillir toutes les phases et d’y accorder le temps nécessaire.

La relation d’amour s’initie, se savoure, se vibre, se vit. On regarde, on fusionne, on se tait, on écoute. Puis on intègre, on assimile et cela se passe en connexion avec son partenaire.

Pour l’après-sexe, il y a donc plusieurs solutions envisageables afin d’être dans cette connexion d’amour.

La première c’est tout d’abord la communication et celle-ci va se passer en deux étapes.

Sans entrer dans une logorrhée interminable de description de son état d’âme, il s’agira tout simplement de demander à son amour comment il se sent, de ressentir avec lui ou elle cette connexion commune puis dans un deuxième temps de border votre état d’amour en pleine confiance.

Être en connexion avec son partenaire c’est créer la plus belle des interactions.

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Ces passages de l’amour en mots, en regards et en sourires

L’après-sexe est une ode aux émotions du cœur et du corps. Une fois que tout est terminé, ne fuyez pas, n’abandonnez pas votre être d’amour.

Les troubles après l’acte amour peuvent fragiliser notre couple et notre propre confiance en soi et en l’autre.

Faire l’amour à son partenaire c’est lui montrer combien il ou elle est désirable, combien vous avez envie d’être en alchimie avec et puis c’est la suite de l’histoire qui continue. C’est cette traversée ensemble vers l’après. La sexualité dans une relation d’amour doit considérer toutes les phases d’évolution de la sensibilité de chacun ou chacune.

Alors oui mon amour lorsque nous ferons l’amour, je ne considérerai pas l’homme uniquement en son pouvoir de me faire jouir mais je ressentirai tout ce que tu es comme toi tu accueilleras tout ce que je suis. Nous ferons de notre rapport sexuel un lien permanent qui respectera ce que nous sommes dans notre propre individualité.

Et c’est tellement mieux de vivre notre solitude intérieure en tenant la main à quelqu’un qui comprendra et qui saura nous accompagner.

En sex blues, on chantera les mots d’amour, on se regardera et puis on sourira.

Le chemin de la complicité dans la relation, cette traversée qui peut être plus ou moins longue selon les couples. L’essentiel étant de communiquer avant, pendant et après l’amour et d’avoir l’intention de cheminer ensemble en traversant tous ces beaux passages de l’amour.

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Nelly Delas
Auteure Relation
Site officiel www.nellydelas.fr