Il y avait quelque chose en toi, une étincelle qui brillait plus fort que mes peurs, un magnétisme que je ne pouvais ignorer. Dès les premières conversations, j’ai su que tu allais bouleverser ma vie. Mais cette intuition était accompagnée d’un pressentiment. Ce n’était pas un avertissement clair, juste une petite voix, presque imperceptible, qui murmurait : « Attention, tu risques de te perdre ici. » Et pourtant, je suis resté. J’ai choisi de plonger, de m’abandonner à ce que nous construisions, même en sachant que cela pourrait me briser.
C’est ça, aimer. Ce n’est pas un calcul froid et logique. Ce n’est pas une liste de pour et de contre. Aimer, c’est accepter l’incertitude, c’est se jeter à l’eau en sachant que les vagues pourraient nous emporter. Dès le départ, il y avait des signaux que je préférais ignorer. Ce regard que tu jetais parfois ailleurs, comme si tu étais déjà en fuite. Ces silences qui s’étiraient un peu trop longtemps, chargés d’une tension que je n’osais pas nommer. Mais l’espoir, cette force irrationnelle qui nous pousse à croire en l’impossible, était plus fort.
J’ai cru en toi, j’ai cru en nous. Et pour un temps, tout semblait justifier mon audace. Les moments partagés, ces instants volés au reste du monde, étaient réels. Tu avais cette capacité à me faire sentir vivant, à m’ancrer dans l’instant présent comme si rien d’autre n’existait. Je savais que ces moments étaient précieux, mais je savais aussi qu’ils étaient fragiles. Comme si leur beauté était justement dans leur caractère éphémère.
Les premières fissures sont apparues doucement. Une parole maladroite, un reproche glissé entre deux sourires, une absence qui semblait s’allonger un peu trop. Au début, je me suis dit que c’était normal. Que chaque relation avait ses défis, que rien n’était parfait. Mais ces fissures étaient les prémices d’une fracture plus grande. Et même si je refusais de l’admettre, au fond de moi, je savais.
Parfois, ce n’est pas une seule chose qui fait basculer une relation, mais un ensemble. Les blessures que nous portons en nous, ces éclats d’expériences passées que nous n’avons jamais vraiment guéries. Les chemins de vie qui, à un moment donné, cessent de s’aligner. Les comportements, les habitudes, ces petits riens qui finissent par peser lourd. Dans notre cas, c’était un mélange de tout cela. Et pourtant, je ne regrette rien.
Prendre le risque de t’aimer était une décision consciente. Ce n’était pas de l’aveuglement, mais un acte de foi. J’avais vu les ombres, mais j’avais choisi de me concentrer sur la lumière. Parce que malgré tout, tu en valais la peine. Parce que les leçons que j’ai apprises à tes côtés, je ne les aurais jamais apprises autrement. Parce que même si cela s’est terminé dans la douleur, cette douleur était le prix à payer pour des moments d’une intensité rare.
Il y a une beauté à aimer, même quand on sait que cela pourrait mal finir. C’est un acte de courage, de vulnérabilité. C’est accepter de s’ouvrir, de s’exposer à l’autre, avec tout ce que cela implique de risques. Et quand tout s’écroule, quand la rupture devient inévitable, on pourrait penser que c’est un échec. Mais ce n’est pas le cas. Chaque relation nous transforme, nous fait grandir. Ce que j’ai appris à tes côtés fait partie de moi désormais.
Après la rupture, il y a eu la douleur. Une douleur sourde, omniprésente, qui m’étreignait comme un poids insupportable. Mais avec le temps, j’ai appris à apprivoiser cette douleur, à lui donner un sens. Ce n’était pas simplement une perte, c’était aussi un gain. Un gain en compréhension, en maturité, en résilience. J’ai appris à dépasser l’amertume, à laisser place à la gratitude.
Aujourd’hui, je regarde cette relation avec tendresse. Elle n’est plus une plaie ouverte, mais une cicatrice. Une cicatrice qui raconte une histoire, qui témoigne de ce que j’ai été prêt à risquer par amour. Cette histoire fait partie de moi, elle est inscrite dans mon être. Et même si je ne referais pas ce chemin, je ne l’effacerais pas non plus.
L’acceptation, c’est comprendre que tout n’était pas parfait, mais que tout était nécessaire. Chaque sourire, chaque larme, chaque dispute et chaque réconciliation avaient leur place. Le détachement, c’est laisser partir sans oublier. Ce n’est pas nier ce qui a été, mais l’intégrer, le transformer en une force.
Aimer, c’est toujours un risque. Mais c’est un risque qui en vaut la peine. Parce que même si la relation ne dure pas, même si elle se termine dans la douleur, ce que nous avons vécu reste. L’amour que j’ai eu pour toi est toujours là, sous une forme différente. Il est devenu une partie de moi, une énergie qui m’aide à avancer.
Je savais que j’allais souffrir, mais j’ai pris le risque de t’aimer quand même. Et je recommencerais. Pas avec toi, pas de la même manière, mais avec la même intensité, la même volonté de croire en quelque chose de plus grand que moi. Parce que c’est ça, vivre. C’est oser, c’est se lancer, c’est accepter de tomber pour mieux se relever.
Alors oui, cette histoire est terminée. Mais elle m’a changé, et pour cela, je lui en suis reconnaissant. Et à toi aussi. Parce que même si nos chemins ont dû se séparer, ils se sont croisés pour une raison. Et cette raison, je la porte en moi, comme un souffle qui me pousse à continuer, à aimer, à risquer, encore et encore.