Notre cerveau confirme nos croyances
Ce qu’il faut comprendre avant tout, c’est que notre cerveau fonctionne surtout en mode automatique, et ces procédés sont inconscients la plupart du temps :
- nous percevons des informations par nos sens,
- puis nous donnons du sens à cette expérience,
- et ensuite, nous tirons une conclusion.
Notre perception est sélective et elle travaille en accord avec les croyances que nous avons. Notre cerveau va toujours nous confirmer ce que nous croyons. Si nous croyons que nous ne sommes pas en sécurité dans une certaine partie de la ville, notre cerveau va nous faire remarquer toutes les informations qui viennent corroborer cette croyance. Donc, nous allons plutôt remarquer les personnes qui paraissent suspectes. Notre oreille va plutôt sélectionner des sons comme les sirènes des voitures de police ou encore des cris qui viennent nous convaincre que cet endroit est dangereux. Nous construisons notre réalité d’une certaine façon, car il y a des millions d’informations qui sont disponibles autour de nous mais nous allons en sélectionner seulement quelques unes d’entre elles qui viennent confirmer nos croyances de base.
Par contre, si nous croyons que notre conjoint est attentionné et romantique, nous allons être à l’affut de toutes les petites attentions qu’il peut avoir envers nous et nous allons lui démontrer de la gratitude, et cela, en lui disant combien il est attentionné. De par cet encouragement, notre conjoint sera encore plus motivé et de plus, en nous entendant lui dire que nous aimons ce trait de sa personnalité, il intériorisera cette qualité et s’y identifiera. Ainsi, se crée un cercle vertueux. C’est ce qui s’est passé avec l’expérience de Robert Rosenthal et Jacobson. Ils avaient pris des professeurs au hasard en leur spécifiant que les élèves qui leur étaient attribués étaient tous très brillants et pourtant, ce n’était pas le cas. Les résultats à la fin de l’année scolaire ont été concluants, les professeurs ont été félicités pour l’accomplissement exceptionnel des étudiants.
Cette expérience démontre que lorsque l’enseignant s’attend à de petits génies, il va relever inconsciemment tous les signes qui valident son attente, sa croyance. Par la suite, il va y attribuer le sens attendu, « ces enfants sont vraiment éveillés », et il tirera une conclusion qui viendra à nouveau confirmer sa croyance. De plus, son regard sur les élèves sera admiratif, ce qui les motivera à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Dans toute situation relationnelle, s’ouvre une boucle systémique
- Boucle vertueuse dans le cas où l’on fait grandir et s’épanouir les deux personnes ou même l’équipe entière du système;
- Boucle destructrice dans le cas où l’on regarde ce qui est négatif chez les individus faisant partie du système.
Ce qui veut dire que quelle que soit la nature de vos attentes, par rapport à vous ou aux personnes qui vous entourent, elle vous prédispose et prédispose vos attentes avant que vous les réalisiez. Cela revient à dire que nous préparons notre succès ou notre échec.
Les autres vont modifier leurs comportements et leur personnalité selon les personnes avec qui ils sont. Vous allez peut-être dire que c’est exagéré, mais essayez de chercher dans votre mémoire une personne avec laquelle vous vous sentez différents, vraiment différents, que ce soit en positif ou en négatif, mais une personne qui a une telle influence sur vous que vous ne vous comprenez même plus. Cela peut être un coach, un entraineur, un enseignant, une personne qui avait peut-être un poste d’autorité et qui soit vous élevait par-dessus les nuages, elle vous faisait pousser des ailes, soit au contraire vous diminuait et vous faisait perdre toute grandeur ou toutes vos compétences. Cherchez bien, vous allez trouver. Pour ma part, ce fut un professeur de français au secondaire qui a vu en moi des talents de comédienne et qui a littéralement métamorphosé la chenille en papillon. Moi qui étais gênée, je me suis retrouvée sur scène à faire une performance de théâtre très difficile.