Imaginez un peu: un visiteur vient chez vous, un plombier par exemple. Vous lui donnez un verre d’eau, mais il a les mains glissantes et renverse de l’eau sur le carrelage. Gêné, il se confond en excuses. Qu’allez vous lui dire?
Réponse A: ça ne fait rien, je vais chercher une serpillière
Réponse B: Mais bon sang c’est pas possible d’être aussi maladroit! Faites un peu attention!
Votre réponse sera sûrement la réponse A non? Alors pourquoi réservons-nous la réponse B à nos enfants? Souvent, sans s’en rendre compte, on laisse s’installer de petites habitudes qui altèrent la confiance en soi de nos enfants. Pourquoi?
Eh bien parce qu’on ne se rend pas compte, qu’on a pas le temps de faire mieux, qu’on est fatigués ou agacés et qu’on a plein de choses à gérer entre le travail et les enfants! On a même pas le temps de s’occuper de nous-mêmes.
Pas de panique! Pour que nos enfants deviennent des adultes autonomes et responsables, qui sauront faire les bons choix, développer leur confiance en eux est essentiel, afin qu’ils soient prêts à relever les défis de la vie.
Dans cet article, nous allons voir ensemble 5 attitudes à éviter pour préserver et développer la confiance en soi de vos enfants, selon les travaux du Docteur Stanley Coopersmith.
1- Ne pas lui laisser l’opportunité de s’accepter, d’accepter ses émotions
Ce qu’il faut éviter : Des phrases comme “arrête de pleurer”, “tu n’es plus un bébé”, “tu es tellement lent!”, ‘tu es trop sensible”
Pourquoi? Être enfant, c’est être en apprentissage de tout. Du monde qui l’entoure autant que de lui-même et de ses émotions. En tant que parent, vous devez l’aider à s’accepter et à accepter ses émotions. Les phrases comme celles citées plus haut sont faites pour l’encourager à être plus courageux ou à grandir, mais en fait votre enfant peut penser que s’il exprime ses émotions (tristesse, joie, anxiété, déception…) ou sa personnalité, cela vous contrarie. Il va donc ravaler ses émotions et ses traits de caractère pour vous plaire, et entrer dans une forme de déni et de frustration.
Ce qu’il faut préférer: Apprenez-lui à mettre des mots sur ses émotions. Bon, avouons-le, pas facile de faire l’exercice en plein milieu du supermarché quand il fait une crise de larmes pour des bonbons! Aider-le à formuler ce qu’il ressent, avec ses mots, et pourquoi. Un exercice simple est de l’inviter à dire “Je me sens” à compléter par l’émotion concernée.
Pour ce qui est de sa personnalité, rappelez-vous: vous pouvez être accro au sport et lui pas du tout, vous pouvez être très rapide et lui, d’un naturel plus lent. Si vous laissez apparaître cela comme un problème, il aura une bien mauvaise image de lui-même.
2- Ne pas travailler votre propre confiance en vous!
Pourquoi? C’est bien connu, quand on est parent, on ne pense plus qu’aux enfants! On ne se doute pas qu’à travers notre éducation, on leur transmet aussi nos peurs, nos blessures et… notre manque de confiance en nous! Les études du psychologue Stanley Coopersmith ont démontré que les enfants qui développent une confiance en eux satisfaisante ont avant tout des parents qui ont confiance en eux-mêmes, indépendamment du lieux de vie, de la classe sociale ou des métiers des parents. Parce qu’ils ont sous les yeux des exemples de personnes confiantes en leurs capacités, ils apprennent à faire de même, inconsciemment.
Ce qu’il faut préférer: Je sais, ce n’est pas facile de prendre le temps de s’occuper de soi quand on est parent, mais dites vous que trouver les raisons de votre manque de confiance en vous peut réellement aider votre enfant. Faites ce travail sur vous-même!
3- Lui manquer de respect
Ce qu’il faut éviter : les moqueries, les humiliations en public, les fessées.
Pourquoi? Ne soyez pas choqué(e)! De petites choses pour vous sans importance peuvent paraître humiliantes pour votre enfant. Rappelez vous plus tôt: une personne de passage chez vous peut renverser un verre d’eau sans se faire gronder, mais lui peut avoir droit à des phrases comme “Qu’est-ce qui ne va pas chez toi? Selon le psychologue Haim Ginott, l’enfant va enregistrer ce message et considérer qu’il a quelque chose qui cloche … Ce qui lui confère un sentiment d’impuissance. Ce sont de toutes petites choses, mais qui ont des conséquences plus tard.
Ce qu’il faut préférer: Lui parler avec autant de courtoisie qu’avec n’importe qui d’autre. L’inviter à chercher la solution avec des questions comme “qu’est-ce que tu peux faire mieux la prochaine fois?”
Rappelez-vous ceci: “Faites attention à ce que vous dite à vos enfants, ils pourraient vous croire”.
4- Lui donner le sentiment d’être invisible
Ce qu’il faut éviter : balayer du revers de la main ses inquiétudes: “Et alors?” “Mais non enfin, ne sois pas bête”
Pourquoi? Ce que les psychologues appellent voir un enfant, c’est porter une réelle attention à ce qu’il ressent. Pas facile avec le tumulte du quotidien et ses histoires qui partent parfois dans tous les sens! (« Alors tu vois, Charlotte aux fraises elle était à vélo, et puis… ») Mais un enfant, tout comme un adolescent, a besoin de se sentir écouté et compris. Pour cela, il pose des questions ou alors il vous expose des faits qui l’ont interpellé ou blessé.
Ce qu’il faut préférer: prendre au sérieux ses interrogations, et montrer beaucoup d’empathie envers ses sentiments. Personne ne voulait jouer avec lui? Montrer lui que vous comprenez qu’il a dû se sentir rejeté.
5- Le laisser évoluer sans cadre
Ce qu’il faut éviter : Fixer des règles arbitraires, ou pas de règles du tout
Pourquoi? Un enfant à besoin de repères et de règles. Trop de liberté ou des règles définies un peu sur le moment peuvent faire qu’il se sente perdu. Il doit évoluer dans un environnement avec des limites clairement définies et justes, qui sont adaptées à son âge et à sa situation. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les règles et les limites donnent à nos enfants un sentiment de sécurité.
Ce qu’il faut préférer: Définir les règles et l’inviter à participer, pour qu’il se sente concerné. Le mieux est de lui donner le sentiment que vous le croyez capable de les respecter, que vous avez confiance en lui, et que vous savez qu’il peut faire des merveilles. Essayez de vous concentrer sur ce que vous attendez de lui, et moins sur ce que vous ne voulez pas!
Et l’amour dans tout ça?
Il n’y a personne que vous aimez plus que votre enfant, ce n’est plus à prouver. Lui par contre, il est encore en plein développement et a besoin de savoir que votre amour est inconditionnel. Gronder et cadrer font partie de l’éducation, mais veillez bien à ne pas montrer du désamour ou enlever de la valeur à votre enfant (tu n’es pas assez bien).
En toutes situations, vous êtes son guide et son modèle, et il a toute confiance en vous!
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