J’ai décidé de ne pas me suicider

J’ai décidé de ne pas me suicider

Je pleure tout doucement dans le noir.

Mon corps est lourd.

J’ai mal à la tête.

Je n’ai plus de raison de vivre.

La souffrance continue de s’intensifier à chaque jour.

Un étau qui se resserre de plus en plus.

Je suis en train de planifier comment je vais mettre fin à mes jours.

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Le plus important, c’est que ça ait l’air d’un accident.

Comme ça, mes parents ne vont pas se sentir coupable.

Ils n’auront pas ma mort sur la conscience.

Alors je planifie.

Et je planifie encore.

Ça fait maintenant un mois que je planifie.

Je commence à avoir une bonne idée de comment je vais faire ça.

Et là, dans un ultime geste de désespoir, il me traverse l’idée d’écrire une lettre à mes parents.

Je décide de leur dire tout ce qui se passe à l’intérieur de moi.

Je leur dit à quel point je me fais intimider à l’école à tous les jours.

Tous les autres qui rient de moi.

Qui m’insultent.

Si je me défends, je fais encore plus rire de moi.

Alors je me tais.

J’encaisse.

J’accumule.

À l’intérieur de moi, la détresse augmente.

Je me replis de plus en plus sur moi-même.

Et je sais que ça va être comme ça toute ma vie.

Je n’ai que 15 ans, mais ça fait déjà 10 ans que je me fais intimider alors je n’ai aucune raison d’espérer que ça change.

La seule façon d’arrêter de souffrir, c’est d’en finir maintenant.

Mais peut-être qu’il reste une toute petite lueur d’espoir à l’intérieur de moi.

Parce que je décide d’écrire à mes parents.

Je leur écris à quel point je me fais intimider.

À quel point chaque jour est souffrant.

Ça ne fait qu’empirer.

Alors je leur écris tout ça.

Et je laisse la lettre sur leur lit.

Pour qu’ils la lisent quand mon frère et ma soeur seront couchés.

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Quand mes parents lisent la lettre, ils descendent tout de suite dans ma chambre.

Je pleure déjà à chaudes larmes.

Je saute dans les bras de mes parents et on pleure ensemble.

Enfin, l’abcès est crevé.

Je ne suis plus seul avec mon secret.

Dans les jours qui suivent, mes parents me font rencontrer un travailleur social.

Ce travailleur social m’a ensuite parlé d’un groupe de rencontre pour adolescents.

Alors j’ai fréquenté ce groupe pendant un an.

Ça m’a fait ÉNORMÉMENT de bien.

Ça m’a montré que je n’étais pas seul.

Ça m’a sorti de l’isolement.

Et j’ai progressivement repris goût à la vie.

Étrangement, l’intimidation s’est arrêtée.

J’étais sorti du rôle de victime.

J’avais commencé à parler de ce qui se passait à l’intérieur de moi.

J’avais repris de la force.

Et j’avais compris l’importance de ne pas rester isolé.

20 ans plus tard, je trouve ça complètement aberrant ce qui s’est passé.

Avec le recul, je vois à quel point il y avait tellement d’Amour autour de moi.

Toutes les ressources, tout ce dont j’avais besoin pour m’en sortir était là aussi.

C’est moi qui ne le voyait pas.

Je m’étais trop replié sur moi-même.

Et je connais aujourd’hui la recette pour que ça n’arrive plus jamais.

C’est de partager.

Partager ce que je vis.

Me confier aux autres quand je ne vais pas bien.

Oser dire ce qui ne va pas.

Tant que je demeure conscient de ça, je sais que ça va bien aller.

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Parce que je sais aussi que chaque moment où je vais mal, peu importe la noirceur dans laquelle je suis, c’est toujours une situation temporaire.

Il y a toujours des ressources pour m’aider.

Idéalement, j’en parle à des amis.

Au Québec, il y a aussi SOS suicide.

https://www.cpsquebec.ca/

Ailleurs dans le monde, il y a d’autres organismes qu’on peut trouver en faisant une recherche Google.

Pour moi, le suicide n’est plus logique puisque c’est un acte définitif pour tenter de résoudre un problème temporaire.

Et je vais même encore plus loin!

Parce qu’aujourd’hui, mes plus grandes sources de souffrance sont devenues mes plus grandes forces!

C’est d’avoir surmonté mes plus grandes détresses qui me donne la crédibilité pour pouvoir aider les autres qui vivent la même chose.

Je sais, quand on est en plein coeur de la situation difficile, ce n’est pas évident de voir le positif dans tout ça.

Mais plus on se détache de notre mental, plus on relativise les choses, plus ça devient léger et facile de traverser l’épreuve.

À plus long terme, la méditation est donc une excellente façon d’être moins assis dans les montagnes russes de la vie et de davantage observer les montagnes russes à distance.

C’est un travail de longue haleine.

Qui demande de la persévérance.

Mais qui en vaut grandement la chandelle.

Alors, ne reste pas seul avec la détresse à l’intérieur de toi!

Parle s’en!

À bientôt!
Martin

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Publié dans Réflexion sur la vie le

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À propos de l'auteur

Martin Pelletier

J’organise des masterminds puissants pour obtenir sa vie de rêve. Ça peut vouloir dire d’obtenir son indépendance financière, de développer son entreprise, de démarrer un blog, d’augmenter ses ventes, de lancer sa carrière de conférencier, un projet humanitaire ou quoi que ce soit d’autre. Ce sont des petits groupes à...

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