Comment échapper aux tueurs d’enthousiasme

Comment échapper aux tueurs d’enthousiasme

Il y a une question que je commence à poser de plus en plus aux personnes qui viennent me voir et expriment leur insatisfaction au travail.

Dans quel état d’esprit étiez vous à votre arrivée le premier jour, dans votre entreprise, ou ce service ?


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C’est marrant je n’ai jamais entendu la moindre personne me dire :

  • En fait je suis entré dans cette entreprise je m’en foutais complètement
  • Surtout je n’avais aucune ambition
  • Je ne souhaitais absolument pas réussir
  • Je ne voulais relever aucun challenge
  • Contribuer en rien était ma devise.
  • Je ne souhaitais pas m’impliquer et encore moins travailler
  • Je comptais mes heures à la seconde.
  • Je ne souhaitais pas obtenir de résultat
  • Ma volonté était de ne pas progresser dans cette structure
  • Je n’étais pas disposé à me former ou accepter de m’améliorer
  • Je n’avais aucun respect pour mon hiérarchique et ne souhaitait pas m’entendre avec lui ou elle.
  • Mon objectif était d’avoir de mauvais rapports avec le plus grand nombre

etc.

Toutes les histoires que l’on me raconte se ressemblent. Au début la volonté, l’ambition, l’enthousiasme étaient là. 

On peut très bien relativiser tout ceci est dire que ceux qui vont voir un coach ont des problèmes ce qui n’est pas le cas de la majorité dite silencieuse.

On peut également ajouter (perfidement) que le problème c’est eux et pas leur environnement.

On peut enfin rechercher le positif artificiel et dire que c’est caricatural, faux et négatif. Oui, sauf que c’est en dessous de la réalité. Certes pas partout, mais dans suffisamment de lieux pour considérer ce phénomène comme réel.

D’ailleurs les statistiques régulièrement publiées démontrent que la majorité des cadres ne sont pas au top de leur motivation. Et pas que cette catégorie au demeurant.

Tout ceci ne serait pas grave, somme toute, si ça n’avait pas un coût social, humain, économique et financier.

Avant de répondre à la question posée sur « Comment échapper aux tueurs d’enthousiasme » j’aimerais lister quelques mauvaises habitudes qui érodent la motivation des salariés des entreprises.

Précisons que ces tueurs peuvent être des processus, des cultures d’entreprises, des personnes.

1° Les mauvaises habitudes à éradiquer afin de préserver la motivation de ses salariés

Les évaluations annuelles mal préparées, mal déroulées et liée à la rémunération et aux bonus

Ça peut être un moment de motivation du salarié. C’est trop souvent le contraire.

Mots choisis blessants, mauvaise connaissance de la réalité du travail et efforts fournis, jugements de valeurs.

Le lien avec les bonus et les augmentations de salaire est également une fausse bonne idée. Tout le monde sait qu’en période de crise les budgets sont en baisses. Les évaluations servent souvent à justifier des choix de distribution a posteriori.

On peut motiver certains salariés en les félicitant de leur implication tout en leur expliquant que l’on ne peut pas leur donner de l’argent cette année.

Malheureusement, souvent, on « dégrade » la valorisation du travail afin de « rationnellement » justifier une baisse de bonus ou une absence d’augmentation.

Résultat = démotivation pendant de très longues semaines…qui finissent par coûter plus cher.


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La dépersonnalisation des rapports entreprise-salarié

J’ai même connu des entreprises où on demande au salarié qui est présent dans la boîte depuis 30 ans de faire son CV s’il veut postuler à une nouvelle mission au sein de l’entreprise. Si, si.

Comme si la personne n’était pas connue…

Le message est clair « on ne vous connaît pas en fait, expliquez-nous vos résultats et vos motivations… »

La responsabilité-sanction des personnes

Il existe des endroits où il vaut mieux se protéger de toute tentative de voir sa responsabilité engagée.

Là où tout le monde convient qu’il faut prendre des initiatives, prendre ses responsabilités, voire des risques ; si, à chaque problème on cherche des coupables vous verrez très vite s’instaurer une culture de la couverture, voire de la peur, ensuite de l’inaction, pour finir en démotivation et sabotage.

La pression sur les résultats sans se préoccuper des moyens.

Il y a deux grandes familles d’actions face à des résultats insatisfaisants.

Sanctionner, virer, s’acharner sur la personne, l’humilier par des propos blessants, menacer, mal noter.

Essayer de comprendre, former, aider, donner les moyens, soutenir, accompagner.

Cherchez l’intrus.

Les promotions fait du prince et pas au mérite

La communication a ceci de formidable que l’on peut modifier le réel. Certains arriveront à vous faire croire que les qualités pour être manager ne sont pas celles que l’on vous demandait afin d’être excellent là où vous étiez.

« Donc si je n’obtiens pas de bons résultats, là où je suis, je peux quand même être promu manager ?  Euh non… »

Beaucoup de structures n’ont pas de chemin clairement établi afin de pouvoir tenter sa chance, ni proposer les formations qui permettront d’acquérir les savoirs utiles, ni de garantie que le processus sera intègre et respecté. 

Passons à ce qui me passionne le plus ; si je me laissais aller entre ce que j’ai vécu, ce que j’entends tous les jours il me faudrait des centaines de pages sur cette partie, bref passons à la solution !

En effet, l’enthousiasme est un sentiment fort dont les entreprises et les salariés ont besoins afin de progresser. Donc c’est une qualité à développer être enthousiaste !

2° Comment y échapper ? Et maintenir sa motivation ? 

Ne pas mélanger votre identité avec votre fonction professionnelle

Soyez impliqués dans votre travail. C’est bien.

Mais surtout ne franchissez jamais cette ligne imaginaire qu’est la fusion. Certains en arrivent à tomber malade, voire sacrifier leur vie personnelle à cause de leur travail. Leur identité c’est leur mission professionnelle, leur titre dans l’entreprise, leur position hiérarchique.

Ce que vous êtes et qui vous êtes et bien plus riche que votre appartenance à une entreprise aussi prestigieuse soit-elle. Apprenez à faire la différence.

Développez et entretenez votre jardin secret

Faites partie de clubs, associations tout ce que vous voulez qui vous permet de développer des activités hors activité professionnelle. Certaines personnes malheureusement, ne se rendent pas compte qu’en étant mono activité (leur travail) ils perdent toute indépendance, autonomie et se coupent de toute une richesse de vie familiale, sociétale, culturelle, spirituelle, sportive…

Généralement avoir une vie privée riche permet de relativiser ce qui se passe au travail et même améliore notre performance globale.

Ça ouvre des horizons.

Travailler pour soi, son plaisir, ses passions et n’attendez rien en retour.

Trop de personnes donnent, donnent, donnent…et attendent en retour, un merci, de la considération, une reconnaissance qui ne viendront jamais.

C’est ainsi notre culture et nos entreprises et certains managers savent peu, féliciter, encourager, remercier, valoriser, reconnaître, apprécier l’implication. Sauf pour quelques happy few qui font partie d’un cercle qui s’auto protège, s’auto congratule. Pour la grande majorité c’est « sois content tu as un job et un salaire ».

Si vous voulez rester tard au travail, faites ce dossier chez vous le weekend ; ça ne pose aucun problème. Mais décidez de le faire pour vous, car c’est votre conscience professionnelle qui parle, votre passion du métier, votre respect de vos clients, votre bon plaisir.

Faites ou ne faites pas ; mais faites-le pour vous, par ce que ça vous fait du bien, vous êtes content de le faire. N’attendez rien en retour de la structure ou son représentant.

Demandez, contribuez, soyez acteurs et cessez de subir

Des formations afin d’améliorer tant votre employabilité au sein de l’entreprise que sur le marché.

Une augmentation si vous pensez la mériter, ou comment l’obtenir si on vous la refuse.

Un changement de service, si celui dans lequel vous êtes ne correspond pas ou plus à ce que vous recherchez.

Demandez à changer de mission si vous pensez avoir fait le tour de la question.

Contribuez partout où vous êtes dans l’entreprise. Contribuez au bien-être général grâce à votre attitude et chaleur humaine, à la création d’idées, aidez les autres, participez à des projets dans l’entreprise…bref cette attitude vous ouvrira des perspectives insoupçonnées.

Développez un projet alternatif si vous n’êtes pas reconnu à votre juste valeur

Si malgré tout vous avez le sentiment que vous êtes enfermé(e) sans aucun espoir à moyen long terme. Développez un projet alternatif.

Sans quitter votre actuel emploi ce qui pourrait vous poser des problèmes économiques, bien compréhensibles, ne restez pas pour autant en situation de rester tel quel, frustré, et fataliste.

Profitez-en pour explorer à l’extérieur, ou réfléchir à la création d’un business que vous pouvez porter en même temps que vous êtes dans votre entreprise. (dans un premier temps et à condition de ne pas entrer en concurrence avec votre actuel employeur)

Faites-vous accompagner si vous avez du mal à passer ce cap et partir vers d’autres cieux ; d’autres l’ont fait avant vous et leur phrase aujourd’hui est de dire « si j’avais su je l’aurais fait avant ! ».

Ne pas considérer comme vrai ce que l’on dit de vous

Il y a deux façons d’avoir une forme de pouvoir sur les personnes. Les flatter ou les dénigrer. On préfère tous la première, bien évidemment. Pour autant, une remarque assassine à la machine à café, fort opportunément portée à votre connaissance (par une âme charitable) et vous voilà blessé(e). Peut-être même remettant en question votre capacité à faire, votre confiance en vous.

Très souvent ce sont des projections, dans un dialogue compliqué avec soi-même ces personnes vous reprochent…ce qu’elles n’aiment pas chez elles.

Prenez du recul, vous, vous savez où vous en êtes ; vos points d’améliorations et vos points de forces. Ne laissez personne d’autre vous dire qui vous êtes et ce que vous devriez faire. Même si c’est votre patron qui vous en parle. Si, accepter les remarques sur des faits est acceptable et normal dans le cadre de feedback professionnels toutes les considérations sur la personnalité, l’attitude ou le comportement en général, sont à classer sans suite.

Écoutez d’une oreille polie mais surtout n’acceptez pas, sans sens critique et recul ces affirmations. J’ai vu trop de personnes venir m’expliquer qu’elles avaient tel problème. Exposé par leur entourage…qu’elles n’avaient pas en fait, après analyse attentive du problème.

PRÉSERVEZ VOTRE ENTHOUSIASME !

C’est un atout pour réussir ; c’est aussi une pépite pour les entreprise maintenir l’enthousiasme de leurs salariés.


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