Le syndrome de la page blanche : comment remédier au manque d’inspiration ?

Le syndrome de la page blanche : comment remédier au manque d’inspiration ?

Il peut t’arriver de te retrouver impuissant devant la page blanche.

En effet, il te semble que tu perds tous tes repères face à cet espace, comme si tu étais seul dans un paysage de neige.

Où aller ? Il y a tant de sens probables, tant de points où tu es susceptible d’arriver que tu ne sais lequel choisir. Cette myriade de possibles t’empêche d’avancer. De plus, ce vide que tu perçois et que tu éprouves te renvoie à un vide ontologique – qui se manifeste à l’intérieur de toi.

Quelle destination prendre quand on ignore d’où l’on part, c’est-à-dire quels sont les acquis et les ressources qui peuvent nous guider ? Faut-il, par exemple, commencer à écrire à gauche – comme c’est la tradition dans nos sociétés occidentales – ou, au contraire, initier un mouvement depuis la droite puis obliquer vers le centre ? Cette phrase va-t-elle nous mener loin ? N’aura-t-on pas honte de la trace tremblante et incertaine qu’on y laisse ? À trop questionner le sens de l’écriture, on interroge la signification de ce que l’on souhaite dire. Et si tu inities un mot, tu peux l’effacer aussitôt. Ta peur t’incite à gommer toutes tes empreintes et accentue ainsi ton sentiment d’égarement.

Dès lors, comment progresser ?

Je crois que l’auteur ou l’artiste qui souffre du syndrome de la page blanche attend que cette page lui révèle tout. Il est victime de l’idée reçue selon laquelle l’inspiration est extérieure à lui et qu’elle dépend des circonstances, des événements, du bon vouloir des autres.

  • Je n’ai pas assez de silence… Comment commencer un roman au milieu de tout ce bruit ?
  • Je n’ai pas eu de signe qui me montrerait que c’est le bon moment, le bon endroit… Il me faudrait vraiment une synchronicité ( et là, je fais ce petit aparté de toi à moi : il se peut que cette synchronicité ne vienne jamais parce que les miracles se manifestent rarement de façon spectaculaire ! Ils se produisent souvent de la manière la plus ténue, la plus discrète, la plus insignifiante qui soit…)
  • Le temps ne s’y prête pas (ou mon métier, ou ma vie de famille) !
  • Cela fait longtemps que je n’ai pas écrit.
  • Je suis trop âgé (le plus sûr moyen de ne rien entreprendre à temps étant de ne jamais commencer).

Si tu attends d’un paysage de neige qu’il t’indique la direction à prendre, tu risques de mourir là où tu es.
Si tu attends de l’écriture qu’elle te montre ce que tu as à dire, tu risques de rester muet à vie.

Ce n’est pas la page qui est à l’origine de ton œuvre, mais bel et bien toi. C’est toi le créateur de ton inspiration.

Il y a un terme familier pour désigner l’écriture : Gratter

« J’en ai gratté, des pages ! Je n’aurais jamais pensé pouvoir écrire autant ! » disent les étudiants, fiers d’eux, à la sortie de l’examen. Peu importe qu’ils aient réussi ou pas. Le résultat ne les inquiète nullement. Ils sont simplement satisfaits d’avoir écrit, de s’être mis en mouvement, même si le sujet a mis en évidence certaines de leurs lacunes.

Gratter la page,

comme l’on gratte du soulier la neige ou le givre pour découvrir ce qui s’y cache.

Et là, quelle surprise de voir une jeune pousse qui s’apprête pour le printemps, une racine confiante en sa force, un tubercule doré annonçant la plante à venir !

Je trouve qu’il y a un point commun entre la neige que racle un soulier et la plume qui est au contact de la page : le bruit d’un frottement. Le papier a le son de la neige soulevée.

Alors, gratte le blanc, gratte le silence qui recouvre tout ce qui ne demande qu’à apparaître. Comme l’aventurier utilise une souche comme repère pour avancer, sers-toi du premier mot que ta volonté a placé sous ta plume pour écrire plus loin. Ce premier mot peut être n’importe lequel. L’essentiel est qu’il te donne du courage pour te mettre en chemin. Et justement, chemin faisant, tu te fieras de plus en plus à ta trace qui s’affirmera.

« Si je m’égare trop, je peux revenir là où je suis et décaler légèrement mon trajet, effectuer des essais, tenter d’autres routes car je sais par quoi je suis passé. »

« Cette phase n’est peut-être pas définitive – ou géniale – mais elle me permet d’aborder ce passage. »

Quand tu seras arrivé au point décisif d’une telle prise de conscience, non seulement le syndrome de la page blanche t’aura quitté, mais aussi tu aimeras toutes les pages blanches futures qui constitueront autant d’opportunités pour que tu sois à la fois le voyageur audacieux et l’auteur inspiré de ton œuvre – c’est-à-dire le révélateur de l’abondance qui se cache en toi et qui fait que tu ne seras jamais démuni ou égaré, quels que soient les paysages que tu traverses.

Géraldine Andrée Muller
Écrivain privé-biographe familiale-écritothérapeute

Pour connaître mon travail d’accompagnement à l’écriture biographique et thérapeutique, rendez-vous sur mon site : L’Encre au fil des jours

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Publié dans Atteindre nos objectifs, Confiance en soi, Créativité, Écrire un livre, Mindset le

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À propos de l'auteur

Géraldine Andrée Muller

J'écris depuis l'enfance. Très tôt, j'ai découvert le pouvoir des mots qui peuvent soigner, guérir, être un baume pour l'âme. Je vous propose mon aide pour l'écriture de votre vie. Grâce à mon expérience en créativité, en écriture et en psychologie, je vous prête ma plume pour que vous soyez...

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