Le jour où j’ai décidé de ne plus soupirer

Le jour où j’ai décidé de ne plus soupirer

Mes chattes ont cette fâcheuse habitude de courir derrière moi tous les matins lorsque je me dirige à la salle de bain et que j’ai un besoin criant d’être dans ma bulle puisque je viens à peine d’ouvrir les yeux. À CHAQUE matin, durant des semaines, je tentais d’éviter de refermer la porte sur la queue de celle qui n’avait pas couru aussi vite que l’autre pour entrer dans la salle de bain. Si par insouciance, j’en excluais une en refermant la porte trop rapidement, elle miaulait, grattait à la porte et le trois quart du temps, réussissait à l’ouvrir avec persévérance, ce qui m’exaspérait au plus haut point.

Puis, les semaines se sont écoulées pour devenir des mois… On a donc développé un petit rituel pour renverser la roue, puisque j’en avais assez d’être exaspérée. Je me suis mise à marcher moins vite pour qu’elles aient le temps de me suivre et j’attendais que les deux soient entrées dans la salle de bain avant de fermer la porte. Pourquoi? Je ne sais pas. Je me disais que c’était la moindre des choses; de les attendre, de leur offrir ce petit plaisir d’être en ma compagnie, parce qu’elles, c’était ce qu’elles souhaitaient profondément : aimer et être aimé.

À tous les soirs, à l’heure du souper, elles sautaient sur la table lorsque je cuisinais et je les chassais en soupirant. Lorsque je m’installais pour manger, elles grimpaient sur mes cuisses, reniflaient mon assiette et trempaient une de leur patte dans mon verre de lait. Je soupirais. Lorsque j’ouvrais mes cahiers d’étude elles sautaient dessus et froissaient mes feuilles. Je soupirais. Malgré tout, elles réitéraient sans relâche jusqu’à épuisement et je me répétais avec impatience : « Non mais, elles ne comprennent pas où quoi? »

Puis, j’ai réalisé que c’était moi qui n’avait rien compris…

La vie va vite. On a l’impression d’être là pour ceux qu’on aime et qui nous aime, mais, parfois, on se trompe royalement. On ne prend pas le temps, les jours filent et on entend même plus notre entourage nous dire qu’on lui manque parce qu’on se dit qu’on ne doit rien à personne et qu’on est maitre de sa vie, ou pire encore, nous nous faisons croire que nous n’avons pas le temps.

Effectivement, je le crois, nous sommes libres, mais la liberté a un prix alors imaginez l’amour. Pour être heureux, il faut s’appliquer à maintenir en équilibre les différentes sphères de notre vie et pour cela il faut n’en négliger aucune. Un matin, alors que mes minettes se frottaient vigoureusement sur mes mollets comme si je leur avais sauvé la vie, ça m’a frappée… Comment avais-je pu être si aveugle et égoïste? Cela faisait des mois que je n’avais jamais de temps pour elles. En fait, j’en avais, mais ce n’était jamais le BON moment. Je prenais ma douche, je mangeais, j’étudiais, je faisais du ménage, je vivais ma vie, pendant qu’elles, elles m’attendaient et m’aimaient à sens unique. Je les flattais quand J’EN avais envie, je les laissais venir à moi quand J’EN avais le temps, sans réellement tenir compte de leurs besoins à elles.

Heureusement, les animaux sont fidèles et patients. Ils ont un cœur en or et ne vivent pas le rejet de la même façon qu’un humain peut le vivre. Je me suis donc mise à trouver du temps pour elles, ne serait-ce qu’une petite caresse entre deux travaux ou entre deux bouchées. Je me suis mise à être ouverte, réceptive et à accueillir leur amour le plus souvent possible en prenant conscience de toutes ces fois où je leur disais non, les repoussais, les chicanais…

Si vous remplacez le mot chattes par enfants dans mon texte, vous comprendrez pourquoi cela m’a frappée si fort… Il y a de ces gens qu’on aime profondément, mais pour qui on ne dégage pourtant pas suffisamment de temps de qualité.

Enfants

C’est pourquoi je vous lance le défi de vous arrêter et de ne pas soupirer juste pour voir; même quand c’est demandant, même quand le moment n’est pas parfait. Le temps, il y en a toujours, c’est de la volonté et de l’ouverture dont nous manquons trop souvent.

N’oubliez pas ceux que vous aimez. Accueillez-les lorsqu’ils viennent à vous, car un jour, ce sera vous qui aurez besoin d’eux. Que ce soit vos enfants, votre partenaire de vie, vos amis, votre famille, vos collègues, faites leur une place significative dans votre vie s’ils comptent pour vous, car un jour, ils ne seront plus là à vous attendre patiemment sous prétexte que vous n’avez pas le temps de les « aimer ».

P.S. Il m’arrive encore de soupirer régulièrement, je l’avoue (nous ne sommes que des humains), mais maintenant, mon soupir s’accompagne d’un sourire qui me désamorce de toute frustration parce que j’ai décidé de les aimer inconditionnellement, dans le moment présent et pas seulement demain, lorsque j’aurai « le temps ».

Mademoiselle Mymy

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Publié dans Réflexion sur la vie, Vie de famille le

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À propos de l'auteur

Mademoiselle Mymy

Myriam Provost Gariépy est une jeune écrivaine québécoise passionnée par la croissance personnelle. En 2016, elle a publié son premier recueil de textes inspirants Mon Carnet Antinaufrage, comment garder le cap sur mon bonheur. Mymy est une AMBASSADRICE D’ESPOIR qui cherche à inspirer et à apaiser les coeurs par la...

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