La méditation, plus qu’une pratique, un état d’être.

La méditation, plus qu’une pratique, un état d’être.

Aujourd’hui, tout le monde a déjà entendu parler des bienfaits de la méditation et nombre d’entre-nous la pratiquons sous ses diverses formes très régulièrement, voir quotidiennement. Généralement, le pratiquant se réservera un temps définit, souvent le matin, pour s’y adonner. Il est certain que l’on se sent véritablement mieux après une séance, plus centré, plus calme, plus vitalisé, etc.

Malheureusement, la plupart d’entre-nous n’en garde qu’un maigre souvenir tout au long de la journée et n’a guère conscience des bénéfices concrets de cette action du matin, car les turbulences de notre emploi du temps nous happent et accaparent toute notre attention.

Ce que je vous propose, à vous, les méditants chevronnés, mais également à vous, les débutants, est d’étendre cet état méditatif à toutes vos actions ou, tout du moins, à un maximum d’entre elles.

L’état méditatif est un état de Présence. De Présence à soi, ainsi qu’à son environnement. Il permet l’auto-observation, puis la détente du corps et du mental. L’esprit peut ainsi s’épanouir sans contrainte, il y a de la place pour la créativité, l’intuition, la concentration.

A quoi cela peut-il bien servir de méditer une demi-heure tous les matins, si le reste de la journée, nous nous laissons émotionnellement chahuter ou dominer par les sources de stress ? Certes, ce moment pour soi est essentiel, mais s’entraîner à rester dans cet état de pleine Présence en permanence nous permet véritablement une amélioration de notre qualité de vie.

Je vous donne un exemple personnel. Il y a une semaine, je reçois le téléphone d’une amie et collègue de la formation en Gestalt Thérapie que je suis depuis deux ans. Elle m’annonce que notre co-voiturage pour la semaine de résidentiel vers Marseille tombe à l’eau, car elle a reporté son stage en février prochain. Venant du Valais en Suisse, c’est une gageure de prendre les transports publics jusqu’à Marseille, particulièrement en ces temps troublés. A la seconde où j’entends ses paroles, j’ai conscience qu’un mouvement émotionnel s’est déclenché. Entre déception, compréhension pour le choix de mon amie, fatigue à l’idée de devoir trouver une solution de rechange, peur de ne pas en trouver et frustration à l’idée éventuelle de devoir renoncer également, je sens cette vague gonfler en moi. Immédiatement, grâce à cet outil de pleine Présence et à un peu d’expérience quand même, je régule ce flux par la respiration, ce qui me permet de reconnaître la situation telle qu’elle est et de rester calme au téléphone.

C’est un acte d’écologie intérieure, c’est un acte d’amour envers soi que d’entendre et de s’occuper de ses émotions et plus largement, de son état intérieur.

Après ce coup de fil, j’ai pris quelques minutes pour laisser ma résistance envers cette situation s’exprimer. Non pas en hurlant ou en gesticulant, mais simplement en respirant profondément, en revenant à cet état méditatif de connexion à soi. En calmant mon mental, la compréhension de mes émotions est devenue limpide. J’ai ressenti une certaine colère, car l’une de mes valeurs fondamentales a été touchée : la liberté. Les restrictions dues à la pandémie du COVID mettent sous conditions nos possibilités de déplacement et, bien que je comprenne les enjeux, cela reste difficile à vivre pour moi. S’ajoutait à cela un sentiment d’impatience, car je me réjouissais de cette semaine de cours et que, sur le moment, il me semblait peu probable que je puisse y participer.

Lorsque je me suis à nouveau sentie centrée, calme, une détermination à trouver une solution m’a dynamisée. Malgré tout, je n’ai trouvé aucun un moyen pour me rendre dans la région de Marseille à la date voulue en train et pour échapper à la quarantaine imposée sans être hors la loi. Alors, au lieu de me résigner et de m’apitoyer sur mon sort, j’ai accepté de repousser ma semaine de résidentiel en février et j’y ai même vu des avantages.

Concrètement, comment s’est passé le processus méditatif de pleine Présence dans cet exemple ?

  1. Actualisation : comment je me sens ? Qu’est-ce que je sens ?
  2. Respiration profonde et calme.
  3. Acceptation : à travers la régulation émotionnelle.
  4. Appréciation : j’apprécie tout ce que j’apprends en ce moment, j’apprécie ce que je sens, j’apprécie faire preuve de discernement, …
  5. Alignement : quelle action juste puis-je entreprendre ? Quel ajustement créateur puis-je mettre en place ?

Ceci est applicable à toutes les situations et ne prend que quelques minutes, quitte à revenir au point 3 plus tard si nécessaire.

Cet exemple d’envergure vous a certainement mobilisé dans vos émotions. Je fais une projection : peut-être vous êtes-vous senti impatient d’en arriver au bout, peut-être vous sentez-vous découragé, peut-être sentez-vous une nouvelle confiance en vous grâce à cet outil. Quoi qu’il en soit, l’idée reste la même, que ce soit pour des choses simples ou non : rester connecté à son corps, Ici et Maintenant.

  • Quand vous vous brossez les dents, soyez conscient de vos sensations dans l’instant et non pas à l’entretien que vous aurez dans une heure avec votre patron.
  • Quand vous êtes à votre entretien, restez conscient de l’Instant. Quand vous serez seul(e), soyez en pleine Présence pour vous-même et procédez comme ci-dessus.
  • Quand vous accomplissez une tâche ménagère, observez vos sensations, repérez les petits détails, soyez à ce que vous faites.

En résumé, plus vous êtes conscient et en présence dans l’Ici et Maintenant, plus vous permettrez à un état méditatif d’avoir lieu. Cela changera positivement vos perceptions internes et externes, vous amènera plus de justesse dans vos actions et davantage de joie.

Je vous remercie d’avoir eu la patience de me lire jusqu’au bout et vous souhaite une vie où la Joie et l’Amour ont la part belle.

Bien à vous, Lorraine Chatelain