Apprendre à cultiver la joie dans des petites parenthèses de bonheur

Apprendre à cultiver la joie dans des petites parenthèses de bonheur

Quand les fêtes frappent à votre porte, comment l’accueillez-vous ? Avez-vous le cœur en fête ?  Nous devons vivre tout ce qui nous arrive, aligné et ancré, présent à ce qui se passe en étant connecté à notre intériorité, en tout cas on devrait, ce qui est loin d’être le cas! Alors comment vous-sentez-vous depuis le 1er décembre ?

Sentez-vous dans l’air, ce changement d’ambiance depuis le début de ce mois festif ? Comme des palpitations de joie, des frémissements d’espoir, des bruissements d’affection ? Comment l’indifférence générale a t- elle soudain laisser apparaître comme une ouverture des cœurs par milliers ? Des brassées d’excitation collective, des vœux d’amour, de réconciliation, comme un temps où chacun s’apprête à accueillir l’autre comme il est, dans sa différence, dans sa liberté d’être en totale acceptation. Est-ce bien réel ? Le manque d’amour, les blessures infligées, l’égo, l’orgueil, est-ce que toute cette horde d’émotions désagréables a vraiment laissé place à un regain affectif. Tout le monde est-il vraiment prêt à Aimer avec un A majuscule son prochain ?

Plus on regarde de près les préparatifs, plus on imagine, cette envie dans le cœur de chacun de surprendre et de faire plaisir, de partager et d’échanger, de placer au centre des fêtes la paix, l’harmonie et le  respect. Quelle est pourtant cette drôle de musique qui résonne dans nos têtes, n’est-ce pas l’impression d’avoir déjà vécu ce moment rempli d’attentes et de bonnes surprises  ?

Alors pourquoi à chaque fin d’année, on se laisse à nouveau duper par l’ambiance collective tournée vers cette joie que l’on sait pourtant fausse et fabriquée ?

C’est alors qu’on comprend ce drôle de stratagème qui sévit. On se laisse entraîner dans cette magie factice des fêtes pour oublier tout le reste, tout ce qui nous cause des peines, des soucis et des souffrances !

Et oui, le temps des fêtes maquille les visages et les cœurs aux couleurs du bonheur, comme on porte les couleurs d’un pays avant la finale d’une coupe, comme on enfile un déguisement quand vient l’époque du carnaval. Oui, nous choisissons tous de mettre un bonnet de Père Noël sur notre cœur chagrin, une tenue pailletée sur notre corps épuisé, des milliers d’étoiles dans nos yeux attristés et des tonnes d’amour emballés dans du papier cadeau brillant.

Mais alors que reste-t-il après ? Comme on déshabille les décors du rouge de Noël, du vert des sapins fanés, des rubans satinés déchirés, on quitte les beaux atours pour se vêtir de notre quotidien et de ses mêmes rengaines…

En l’espace d’un mois, on fabrique cette féérie pour suivre les coutumes et les traditions, on crée de toutes pièces ce monde de la magie, des boules  de Noël et des guirlandes étincelantes puis on referme comme si ça n’avait jamais existé la porte sur toutes ces festivités et on repart dans notre quotidien banal dépourvu de couleurs, de fantaisie et d’originalité.

Et tout le monde trouve ça normal, tout le monde participe à cette vaste illusion collective qui n’a de sens que parce qu’on en donne avec notre envie de rêver, de nous laisser emporter, de lâcher le contrôle pour tournoyer avec les elfes et les rennes au pays du Père Noël et à égrener les secondes avant de célébrer la nouvelle année.

Que reste-t-il alors de nos atours, de nos élans, de nos désirs ? Que reste-t-il chaque année  de nos vœux et de nos résolutions formulés ? Pourquoi fait-on perdurer ce temps emprunté à une comédie façonnée, par notre imaginaire tellement éloigné de notre réalité ?

Pourtant ces temps de fête correspondent souvent à de vrais moments de joie, de retrouvailles, de réunions de famille, d’échanges de présents, des déclarations d’amour, de rires …

Quand on éteint la lumière des guirlandes et que minuit sonne comme dans le conte de Cendrillon tout disparaît, tout  reprend sa forme habituelle, le cœur se vêt de haillons,  le corps perd ses paillettes, l’esprit n’a plus de strass mais du stress, le carrosse de la joie devient la citrouille de la déprime et des inquiétudes.

Pourquoi cette belle création magique pour les fêtes n’existe-t-elle qu’ un temps ?

La même question reste posée chaque année avec beaucoup de nostalgie, une pointe de déception, et un torrent de frustrations. Chacun repart dans sa tête et remet en route la petite manivelle pour brasser les ressentiments, les rancunes tenaces, les reproches. Le manque affectif fait son grand retour à travers une forme de dépression qui fait du mois de janvier, comme un temps  de « baby blues », comme si après la gestation de  ces 31 jours passés à attendre les fêtes, succédait la naissance d’un temps de mélancolie.

Pourquoi cette joie ne perdure- t-elle pas et pourquoi fait-elle place tout de suite à la tristesse ? Et c’est là que nous comprenons mieux la fabrication d’une illusion. Quand tout le monde s’y met, on ne réfléchit plus, on se soumet, car on est emporté par la vague d’énergie en mouvement  et cela fonctionne de la même manière pour le pessimisme et l’inquiétude. C’est comme si ce temps de déprime était lui aussi fabriqué  mais avec des conséquences désastreuses pour le moral.

Alors si, plutôt que de couper la barbe du Père Noël, quand vient le premier mois de l’année, de jeter à la poubelle les restes du réveillon, on continuait à créer la réalité que l’on veut ? Pas celle dictée par la société de consommation, mais bien celle où circulerait la chaleur dans notre cœur.

Et si quand les fêtes s’achèvent sur le calendrier, on les laissait continuer dans notre tête pour sortir de l’impression d’une vaste hypocrisie collective, d’un monde dénué de sens. Et si on redonnait vie à l’envie d’avoir le cœur en fête quand on le veut, et pas uniquement de manière programmée !

Et si quand sonnent les 12 coups de minuit, comme Cendrillon on gardait notre pantoufle de vair pour aller conquérir la vie sans restriction, et si notre prince charmant s’installait définitivement  dans notre cœur pour un séjour permanent…

Cela ressemble peut-être à une utopie, à un autre conte de fées, mais si on sait créer la joie dans notre cœur juste parce que s’en viennent les fêtes de fin d’année avec quelques guirlandes et un soupçon de magie, alors on peut tout créer quand on en a l’intention.

Changez votre façon de voir les fêtes comme une occasion de fuir la réalité quotidienne pour une courte durée en faisant de décembre le mois enchanté et de janvier le mois détesté. Choisissez de prolonger ces temps de célébration par une porte ouverte sur la créativité au cœur de votre vie en faisant de  toute votre année un temps à célébrer, les petites joies, les grands bonheurs, l’envie d’y croire tout simplement …

Dites : « Oui, je décide de créer ma vie parce que je sais le faire quand on m’en donne l’ordre et que je finis même par croire en la magie des fêtes de fin d’année, puisque je l’entends autour de moi claironner, c’est si facile ! Alors pourquoi ne pas me laisser tenter par toute une année, remplie de la même magie et de la même  féérie : « La créativité est l’or de la vie »

Alors donnons-nous  les moyens d’échapper à la morosité après avoir été emporté dans la spirale de Noël et des fêtes de fin d’année pour faire perdurer ce qui nous fait vibrer !

Ne laissez plus cette joie repartir bredouille, gardez votre cœur en fête, et faites-le briller sans raison, toute l’année!

Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr

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