Peut-on pardonner l'impardonnable à sa famille ?

Citation Le pardon dans la famille, pourquoi est-ce si difficile?

Le pardon dans la famille, pourquoi est-ce si difficile?

Le pardon dans la famille, c’est si difficile quand on nous a fait mal.  Le pardon dans la famille fait partie des actes et des moments les plus difficiles parfois à vivre dans son existence surtout quand on nous a fait mal. Les histoires familiales douloureuses sont souvent inscrites dans nos mémoires et il est compliqué de s’en sortir.

Quand un parent a vécu un tourment avec ses propres parents et n’a pas pardonné, les enfants à leur tour auront du mal à être dans le pardon. C’est une répétition sans fin qui laisse des traces dans le cœur de toute une génération. Pourtant les enfants seront ceux qui pardonneront plus facilement que les adultes et seront certainement la clé d’un passage plus vertueux et salvateur.

Comment aller vers le pardon dans la famille même quand cela est impardonnable? Comment faire en sorte que le passé ne déborde pas sur le présent ?

Le pardon dans la famille face aux traumatismes de l’enfance

Quand il s’agit du pardon, cela vient toucher l’intimité de la personne, sa volonté à faire face à la douleur incommensurable que nous pouvons ressentir lorsqu’un parent nous a fait mal. L’enfance crée des traumatismes profonds qui feront de nous des adultes blessés, blessants ou pulsionnels.


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Pour mieux identifier les différentes blessures, il est important tout d’abord de poser la véritable blessure du passé.

Il existe 5 traumatismes de l’enfance :

  • Les maltraitances émotionnelles et physiques
  • L’humiliation verbale
  • Les abus sexuels
  • La présence d’un membre de la famille sous addiction ou malade mental
  • L’abandon parental (divorce, décès, perte, emprisonnement)

Ces traumatismes sont extrêmement difficiles à dépasser. Parfois, on a même mis beaucoup de temps avant d’identifier clairement ce qui cause la rancœur, la perte de soi dans nos relations.

C’est par conséquent en plein cœur de sa résilience que l’acte de pardonner vient toucher notre propre responsabilité.

Cela peut prendre des années avant de passer à l’acte du pardon. Certaines familles vivent la rancœur, l’attente, l’oubli, la solitude, l’éloignement et tant d’autres peines sans en voir l’issue. Le pardon peut venir tardivement mais parfois cela ne peut jamais arriver.

 

Les ressentiments peuvent avoir la dent dure et peuvent par conséquent laisser des séquelles, des fardeaux lourds pour toute une famille, toute une génération. L’impardonnable a pris sa place et rien ne semble dégager la route.

Comment pardonner à un membre de sa famille sans éternellement lui en vouloir ? Comment arriver à dépasser la rancœur, la haine, la tristesse vis-à-vis de ses parents, de sa famille ?

Pardonner c’est refuser de se venger

Quand on accepte de pardonner, on refuse de se venger. C’est de cela dont il faut prendre conscience. Quand on ne pardonne pas, on reste dans les ressentiments. On nourrit un espace toxique dans notre cœur. On alimente la blessure existante avec de la colère, de la tristesse.

Cela me ramène à une saga familiale écrite par Christian Gobyn Degraeve dans son livre « Requiem pour les dieux. » L’auteur révèle dans son histoire au travers du pouvoir, de la domination et des vices de l’argent combien les traumatismes de l’enfance peuvent laisser des plaies ouvertes.

 

Ces sentiments de vengeance face à ces blessures profondes sont complètement légitimes quand on a eu mal ou quand on a encore le mal à vif. L’étape à intégrer c’est le refus de perpétuer un mal.

Lorsqu’on pardonne, on repousse l’idée de refaire du mal. On ne répond pas à la douleur vécue par une autre douleur. On ne souhaite pas du mal. On éloigne la vengeance de sa vie.

Le pardon est donc thérapeutique.

Mais parfois c’est éprouvant d’arriver à cette prise de conscience. Des thérapeutes peuvent nous y aider mais i vous ne voulez pas pour la énième fois raconter votre histoire, vous pouvez aussi vous auto-guérir grâce à l’écriture thérapeutique. Je peux aujourd’hui constater grâce à mes différents ateliers d’écriture combien l’acte d’écrire en étant accompagné peut libérer et donner un autre sens et une autre énergie à sa vie.

Raconter son histoire ou mettre en place de nouvelles perspectives pour soi sont essentiels pour se reconstruire.

On dit que la vengeance ne répare pas un tort, mais elle en prévient cent autres.

A quel prix ? Notre responsabilité humaine serait-elle celle de croire que nous pouvons sans cesse faire la justice de l’homme pour qu’il comprenne.

Dans l’acte de se venger, nous devenons nous-mêmes des bourreaux, nous ouvrons une porte à la violence, celle qu’on refuse d’endosser. La vengeance c’est un défouloir, une volonté de se soulager. Parfois elle est incontrôlable car la douleur est trop vive.

Les blessures de l’enfance sont l’histoire de notre vie, notre épée de Damoclès. Mais nous ne pouvons avoir cette responsabilité de les reproduire. Pour cela il faut apprendre à s’en détacher. L’une des raisons fondamentales à ce détachement de l’âme est la présence de nos enfants au milieu de cette souffrance intérieure.

Ce sont nos enfants qui vont nous aider à pardonner.

Les enfants pardonnent plus facilement que les adultes

Les enfants commencent par aimer leurs parents ; devenus grands, ils les jugent ; quelquefois, ils leur pardonnent.

Comment pardonner un traumatisme de l’enfance ? Comment pardonner une trahison familiale ? Comment vivre le pardon ?

Lorsqu’on devient à son tour parents, c’est tout un monde de croyances qui s’ébranle. Nos enfants nous apportent un nouveau regard sur la vie. L’amour maternel, paternel sont des viviers de transformation personnels puissants. Ils nous guident vers une responsabilité face à la vie.

Lorsqu’on ne pardonne pas à quelqu’un qui nous a fait mal dans la famille, plusieurs raisons conflictuelles nous animent :

  • J’ai mal et je ne te pardonnerai jamais ce que tu m’as fait subir.
  • Je veux me protéger et protéger mes enfants.
  • Je ne veux pas que cela se reproduise.

La peur prend le dessus et nous restons dans cet égrégore de souffrance. Et c’est un jour que nous pouvons prendre conscience de la nécessité et de l’évidence d’aller vers le pardon.

La présence de nos enfants, notre responsabilité vis-à-vis d’eux peut nous accompagner sur ce chemin du pardon. Et surtout l’amour de nos enfants nous permet d’avancer et d’être dans une résilience.


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Les enfants pardonnent plus facilement que les adultes car ils ont cette faculté d’être dans le cœur de la relation et de passer à autre chose lorsqu’ils ont eu mal. C’est en grandissant que nous jugeons et sommes moins enclins à pardonner.

Mais au départ, c’est bien l’amour qui domine. Et c’est le créateur d’un élan vers le pardon.

Copain un jour, ennemi le lendemain et réconciliation.

Les enfants ont cette faculté de se réconcilier rapidement et de ne pas être dans un esprit de vengeance. Pourquoi y arrivent-ils plus facilement que nous ?

L’enfant est naturellement doué d’empathie. Sa sincérité, sa sollicitude vis-à-vis des autres sont extrêmement développées à leur âge. Cette capacité est innée et s’entretient en grandissant.

Nos enfants sont donc les premiers éducateurs de notre sensibilité empathique que nous avons parfois perdu en laissant notre cerveau dans la souffrance émotionnelle.

Les enfants pardonnent alors plus facilement que les adultes. Cependant, ils risquent de perdre cette intelligence du pardon si nous-même nous ne sommes pas dans ce développement.

L’importance de la place du pardon dans la famille.

Le pardon est un mot, un acte plein de pouvoir. Aujourd’hui on parle de l’intelligence du pardon. En effet, lorsque nous pardonnons, nous activons dans notre cerveau plusieurs zones.

Les aires cérébrales impliquées sont celles de l’empathie, de la prise de perspective et la régulation de l’affect.

Arriver à pardonner en mobilisant ces zones est positif pour soi car nous soulageons notre gestion émotionnelle. Chasser la rancune, aller plutôt dans le réconfort de soi, laisser le mal de l’autre côté du chemin plutôt qu’à nouveau au travers de nos pas.

Si nous entretenons ce stress lié à la peine, la rancœur, nous favorisons le développement de notre stress notre corps produit alors du cortisol en masse.

Ces émotions négatives risquent de développer une dépression, une anxiété sociale.

Pour préserver notre bien-être il reste le pardon.

Il est donc important de le mettre en place au sein de la famille.

Combien de fois disons-nous à nos enfants :

  • Excuse toi !
  • Dis pardon.

Mais ce ne sont pas des paroles à dire à la légère. Éduquer le pardon à nos enfants est un véritable apprentissage. En étant dans cet accompagnement éducatif, nous pouvons réaliser combien le chemin du pardon peut nous libérer et nous amener vers l’amour de soi et l’acceptation de nos propres douleurs et de nos propres chemins d’initiation même quand ces derniers sont difficiles et insupportables.

Faire face à des comportements injustes, blessants font partie de notre vie. Mettre le pardon dans la famille c’est créer un soulagement dans le cerveau. C’est quitter un processus de souffrance émotionnelle qui endommage le cerveau. En tous les cas c’est ce que des chercheurs ont publié une étude dans la revue US National Library of Medicine.

Le pardon a du pouvoir. En faisant l’effort de pardonner le cerveau met en place une forme de cicatrisation des souffrances. Sans le pardon, nous ne guérissons jamais véritablement. L’étude scientifique l’explique au travers de clichés de l’IRM démontrant que lorsqu’on pardonne, nous créons dans notre cerveau un autre circuit cicatrisant ainsi la douleur.

Si le pardon est insurmontable pour vous, écrivez une lettre du pardon. Écrivez votre histoire et regardez vos enfants. Dans la vie rien n’est prévisible. Tout est possible: la reconstruction, le dépassement, le détachement, la renaissance.

Besoin d’aide pour pardonner à votre famille ? Je peux vous accompagner dans ce processus via mon atelier d’écriture thérapeutique.

Nelly

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