Accepter et découvrir la puissance de l’hypersensibilité

Accepter et découvrir la puissance de l’hypersensibilité

Sensible ? Trop sensible ? Hautement sensible ? Hypersensible ? Ultra-sensible ? Et si nous étions tout simplement humains ?  Et si cette capacité, cette caractéristique dite « hyper » n’était autre que l’expression pure et authentique de ce qui nous rend empathique, à l’écoute, ouvert aux autres ? C’est une façon de voir le monde qui me convient !

Je suis consultante en intelligence relationnelle et émotionnelle, avec tout un champ de mon activité lié aux profils neuro-atypiques et hypersensibles. Je reçois encore trop souvent des mails et autres messages de personnes me demandant de leur apprendre à « ne plus rien ressentir » pour ne plus être confronté à la violence qui les entourent.

Des personnes médiatiques comme Maurice Barthélémy, Frédéric Midal ou Saverio Tomasella osent parler de l’hypersensibilité, la rendre accessible et lui conférer une certaine légitimité. Le domaine du sensible et de l’ultra-sensible porté par le féminin reste assimilé à une grande émotivité. On a longtemps parlé de « sexe faible » par opposition à un sexe prétendu « fort ». Que ce fameux sexe fort parle ouvertement d’hypersensibilité est grandement symbolique. Merci Messieurs d’unir vos maux / mots à ceux minimisés des filles, des femmes, des compagnes, des épouses, des mères, des sœurs qui prônent la douceur, l’empathie et la bienveillance comme valeurs fondamentales et choix de vie.

Être hypersensible c’est ressentir le monde dans son corps. C’est vibrer avec ce qui nous entoure. C’est se laisser transporter par le Beau, le Bon, le Bien, l’Exceptionnel. C’est croire en la magie. C’est aimer…aimer de toute son âme, l’Humanité, la Nature et la Vie.

Faire partie de cette tribu privilégiée, c’est ressentir plus, plus fort, plus profondément. Les personnes hypersensibles captent davantage d’informations tant à l’intérieur qu’en dehors d’elles. On les dit sans filtre, dans l’immédiateté, la spontanéité. Elles sont également affectées par les stimuli sensoriels : la luminosité, les bruits, les textures, les odeurs, les saveurs. Chaque ressenti est décuplé. L’incompréhension et les jugements entre hypersensibles et non-hypersensibles viennent de cette échelle de ressentis.


📌 À lire aussi : Vivre avec une personne hypersensible : comment faire pour la comprendre, ne pas la blesser et être


Flaubert disait « Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire. » Au-delà d’une grille de lecture du monde différente, prendre consciente qu’une éraflure pour certains peut être vécue comme une déchirure pour l’autre demande une vraie prise de recul sur ce que l’on vit. Note cerveau compare et évalue à partir de ce qu’il connaît. Comment ce qui m’érafle pourrait me déchirer ? Absurde. De la même façon, comme ce qui me déchire pourrait simplement érafler ? Impensable. Si je suis du côté du déchiré, je vais juger l’éraflé insensible. A l’inverse, l’éraflé juge le déchiré faible, pas assez « endurci ». Or nous sommes bien sur des ressentis, c’est-à-dire quelque chose qui dépend entièrement du cerveau qui le vit et l’analyse par rapport à son prisme, son vécu, son expérience et ses sens.

J’ose une proposition manichéenne de la sensibilité : les éraflés d’un côté et les déchirés de l’autre. J’invite les éraflés à regarder le monde avec les lunettes des déchirés et inversement. Pour comprendre ce que l’autre vit, considérons ses codes. Bannissons la Norme, le Bien et le Mal, le Juste et le Faux. C’est comme vivre en faisant 1m50 ou 1m80. Il n’y a rien de Bien ou Mal là-dedans. Nous faisons avec qui nous sommes, en fonction de nos possibles et du potentiel qui nous est offert. Un enfant ne voit pas la table de la cuisine et le canapé de la mêle façon que les adultes. Avez-vous déjà éprouvé cette sensation de « dans mes souvenirs c’était plus grand » quand vous retourniez dans un lieu de votre enfance ou face à un objet de la même époque ? Il en est de même pour la sensibilité. Parenthèse, notons que celle des enfants s’exprime plus librement que celle des adultes.

Est-ce que grandir, vieillir réduit notre sensibilité ? Perdons-nous avec nos illusions cette connexion formidable au monde ? Il est certain que le culte dans la performance dans lequel nous évoluons nous fait croire que nous devons être toujours plus productif, toujours plus fort, toujours plus résistant…ce qui laisse fort peu de place aux émotions, au moment présent, à la contemplation des pâquerettes, à l’accueil du monde de l’autre dans son authenticité et à l’expression de son monde avec amour et joie.

Assumer son hypersensibilité c’est dire NON à la violence, dire NON à l’injustice. Assumer son hypersensibilité c’est dire OUI à l’empathie, dire OUI à l’Amour inconditionnel. La puissance de l’hypersensibilité c’est de rappeler que ce qui est précieux s’incarne dans tout ce qui n’est pas naturellement mis en avant, dans la fragilité, dans la vulnérabilité.

Les éraflés invitent à un juste milieu, au concret et au pragmatisme. Les déchirés proposent une connexion à l’invisible et à l’espoir. Entre érafles et déchirés, nous avons le pouvoir de nous ouvrir les uns aux autres et de créer l’harmonie.

Je vous invite à me poser vos questions dans les commentaires de cette vidéo (sur ma chaine YouTube) et je serai heureuse de vous répondre ❤️

Pour aller plus loin avec l’hypersensibilité :


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Claire Stride
Consultante en neurodiversité